« Top Chef », saison 15, épisode 8 : « Je vais faire manger du pipi à un chef étoilé »
La folie du soir est signée Arnaud qui a pensé à préparer «une neige jaune où quelqu’un vient de faire pipi»… sans le goût évidemment. M6/Pierre Olivier
Huitième épisode du concours « Top Chef » placé sous le signe de la nature et de l’écoresponsabilité pour les huit candidats encore en lice. Dans un premier temps, la cheffe britannique Clare Smyth, trois étoiles, demande un plat en forme de fleur. Marie, Jorick, Valentin et Bryan s’y attellent. Une assiette sera directement qualifiée sur le visuel, les autres départagées au goût.
À chacun sa façon de conter fleurette à la spécialiste. Marie choisit la marguerite qu’elle porte souvent aux oreilles. En clin d’œil à son mariage – en cadeau duquel elle a reçu un dîner chez Clare Smyth – elle intitule sa proposition « Jeune mariée », façonnant un petit bijou délicat et coloré autour de la mer.
« Tu joues avec les curseurs hauts ! »
Autour de l’amer pour Jorick plutôt, qui pense aux hortensias du jardin de sa grand-mère, sculptant une belle pièce pleine de couleurs avec radis et raifort. Les deux misent sur le beau. Bryan opte, lui, pour du moche en imaginant un chardon séché à base d’artichaut, réglisse et menthe. « La laideur a quelque chose de supérieur à la beauté », glisse-t-il. « Parce qu’elle ne se fane pas », acquiesce Paul Pairet qui comprend la réflexion du candidat à la crinière peroxydée.
« Pas très fleur », Valentin visualisait sa version florale de la pissaladière telle une « fleur de lotus qui flotte sur un lac calme le matin ». Au final, c’est moins élégant. Il le sait. « Horrible, dans ma tête je m’insulte », peste-t-il de déception. « Robuste », « un peu terne », juge la cheffe qui, au visuel, qualifie la marguerite de Marie qu’elle trouvera délicieuse par ailleurs. Au goût, comme au visuel – « très intelligent », « identité propre » – Smyth apprécie aussi la nature morte de Bryan, un plat « réconfortant ». Ça passe.
« Une claque, une caresse », c’est l’idée que se fait de sa cuisine Jorick qui veut montrer son identité, « assumer les acides, les amers ». La claque est pour lui. Si elle a salué le style et l’audace de son visuel, Clare Smyth relève une « amertume trop prononcée » et le classe dernier. Beau mais pas assez bon. « Tu joues avec les curseurs hauts ! », l’avait mis en garde Stéphanie Le Quellec.
À l’inverse, la « Fleur pissala » de Valentin la ravit. « Ça a meilleur goût que l’apparence », ose-t-elle avec un peu de gêne. « En même temps, c’était tellement moche », lâche Paul Pairet, s’attirant les foudres du groupe. « Oh, il est Marseillais, il comprend l’humour ! » Surtout, tel son saint, Valentin aura su toucher au cœur Clare Smyth qui ressent « une très belle émotion ». C’est un coup de cœur. Comme quoi… Moche, mais méchamment bon.
« Un délire » incompris des chefs
Place à la boîte verte renfermant les restes de la première épreuve avec lesquels Simone Zanoni – un macaron et une étoile verte Michelin au George, seconde table du George V – leur demande d’agrémenter des pleurotes poussant dans du substrat recyclant du marc de café. Quentin, Pavel et Clotaire partent sur de belles tranches de champignon rôti telles une viande, façon terre et mer pour Pavel, bourguignonne pour Clotaire, avec une tartelette à côté pour Quentin.
La folie du soir est signée Arnaud qui a pensé à « une neige jaune où quelqu’un vient de faire pipi ». « Je vais faire manger du pipi à un chef étoilé », s’amuse-t-il avec son dessert crémeux, chocolat, granité agrumes. Ses cheffes sont moins à la blague… « À quel moment tu te dis tu vas nous faire une neige dans laquelle on a fait pipi ? », l’interroge Stéphanie Le Quellec. Elle ne pige pas. Le chef italien non plus, qui tente de « comprendre le délire du candidat ».
« Ça n’a pas le goût de pipi », se rassure-t-il, prolongeant avec un petit sourire l’image en relevant que le chocolat « a la forme de crottes ». Bon appétit bien sûr ! Pourtant, c’est plutôt bon, « une très bonne association, un peu déséquilibrée ». Et le chef, passionné de voitures, d’ajouter : « On était dans le virage et on a mis la 4e au lieu de mettre la seconde. » « Ça peut fonctionner », assurait Arnaud. C’est une sortie de route pour le jeune homme en ballottage avec Clotaire dont Zanoni va préférer les pleurotes àla bourguignonne. Auparavant, Zanoni a eu un coup de cÅ“ur pour l’assiette de Quentin et qualifié sans hésiter Pavel.
En éliminatoire, Arnaud fait face à Jorick sur la salade de fruits. Ex æquo la semaine précédente en dernière chance, cette fois l’aîné l’emporte avec une version orientale de salade d’agrumes avec une vinaigrette au cumin. Un coup de cœur unanime des cheffes. « Je ne sais pas trop quoi dire », souffle le benjamin du concours qui peine à retenir ses larmes. Les mots, ses cheffes les trouvent. « Tu vas nous manquer, t’es un sacré bonhomme pour ton âge », souffle Hélène Darroze. « T’as une sensibilité pour la cuisine formidable, merveilleuse, que tu vas cultiver, et je pense que ça va faire mal dans les 20 ans à venir », salue Stéphanie Le Quellec.