Nicole Belloubet est ministre de l’Éducation nationale depuis le 8 février 2024.
Une confirmation en demi-teinte qui fait grincer des dents. En déclarant sur le plateau de BFM TV ce dimanche 18 février que les groupes de niveaux seraient mis en place dès la rentrée 2024, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet a ravivé l’incompréhension des enseignants et des parents. Cette annonce, déjà avancée par son prédécesseur Gabriel Attal, concerne les cours de français et de mathématiques pour les classes de 6e et de 5e. Dès le mois de septembre prochain, les professeurs dans ses matières seront chargés d’identifier trois groupes dans leur classe afin d’optimiser l’apprentissage en fonction des différents niveaux.
Interrogée pendant plusieurs minutes sur le sujet, la ministre n’a pourtant pas employé le terme de «groupes de niveaux» à l’antenne. De quoi interloquer les enseignants, peu enclins à cette mesure qu’ils considèrent «inenvisageable pour la rentrée». «Nous devrions lui décerner la médaille d’or du “ni oui, ni non” !», s’insurge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat d’enseignants Snes-FSU. Pour elle, Nicole Belloubet n’ose pas employer les termes qui fâchent. «C’est une cascade sémantique. On a bien compris que la ministre n’était pas tout à fait alignée avec le premier ministre sur ce sujet», ajoute-t-elle.
Pour Jean-Rémi Girard, président du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges), le discours de la ministre est aussi erroné. «On essaie de la comprendre ! Dans ce projet, nous parlons depuis le début de groupes de niveaux. On sait que Nicole Belloubet n’est pas la plus grande fan du concept, mais c’est avec ces termes que nous travaillons», explique-t-il.
Eviter le «tri social»
Toutefois, selon lui, ce n’est pas la sémantique qui fera avancer le dossier. «Ce qui nous intéresse, c’est de savoir comment mettre en place ces groupes de niveaux pour la rentrée. Le nombre d’heures allouées à la mise en place de ces groupes est insuffisant. La ministre veut aussi permettre aux élèves de changer de groupe si leur niveau s’améliore. Ce suivi des élèves demande là encore du temps supplémentaire. Nous ne savons pas où le puiser», précise-t-il. Avant de compléter : «Nous avons formulé plusieurs points d’alerte au ministère à ce sujet, mais aucun n’a été pris en compte. Il ne faut pas promettre quelque chose qu’on ne peut pas faire.»
De son côté, le Snes-FSU demande tout bonnement la suppression de cette mesure. «Plusieurs enseignants me disent ne pas avoir choisi ce métier pour trier les élèves, notamment socialement», poursuit Sophie Vénétitay. À ce propos, la ministre a assuré vouloir lutter contre l’effet de «tri social» lié au fait que les élèves les plus faibles sont aussi les plus pauvres. «Le brassage, c’est ce qui fait notre nation (…) c’est aussi ce qui fait notre école», a-t-elle indiqué ce dimanche. Pour maintenir ce «brassage», Nicole Belloubet assure d’abord que l’ensemble des autres matières resteront enseignées dans des classes «hétérogènes». Mais, surtout, elle estime que les élèves resteront mélangés dans les groupes de niveau puisque ceux qui excellent en maths ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui excellent en français.
Même en assurant le maintient de cours en niveaux mélangés, un point en particulier inquiète quant à lui les parents d’élèves : celui d’un morcellement des classes. «C’est un aspect essentiel pour le bien-être de nos enfants et pour une bonne pédagogie. En séparant les classes à plusieurs reprises durant la semaine, nous craignons que les élèves soient perdus et ne bénéficient plus de l’effet positif d’une classe unie», argumente Ghislaine Morvan-Dubois de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). «Cela a été observé au lycée depuis la réforme : cette absence de groupe perd les élèves et a des effets négatifs sur leur moral. C’est ce que nous souhaitons absolument éviter», conclut-elle.
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