Immobilier et assurance vie : pourquoi les Français y croient à nouveau

Immobilier et assurance vie : pourquoi les Français y croient à nouveau

Les Français considèrent à nouveau qu’acheter son logement et ouvrir une assurance vie sont les meilleurs placements du moment, selon le baromètre Odoxa pour Groupama, Capital et BFM Business. Ils ont raison, voici pourquoi.

Avec la hausse des taux des Banques centrales pour contrer l’inflation, le secteur de l’immobilier s’est enfoncé dans la crise un peu partout dans le monde. En France aussi, bien sûr. Les taux des crédits immobiliers ont été multipliés par quatre en 18 mois, une hausse inédite depuis la création de l’euro, passant de 1% à plus de 4% fin 2023. Avec un financement beaucoup plus difficile, les particuliers se sont détournés de la pierre. Pour leur résidence principale comme pour leurs placements !

En assurance vie, c’est l’inverse qui s’est produit. Avec la hausse des taux, les rendements du fonds garanti en euros – que les Français adorent parce qu’avec lui, leurs gains sont définitivement acquis et qu’ils ne peuvent pas perdre d’argent -, se sont mis à remonter, avec une moyenne de l’ordre de 2,60% pour 2023, contre 1,90% un an plus tôt.

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L’immobilier retrouve des couleurs

Qu’en est-il aujourd’hui ? Les Français reviennent à l’immobilier, selon le baromètre de l’épargne, de la retraite et des placements, réalisé par Odoxa pour Groupama, Capital et BFM Business. C’est le meilleur placement en vue de la retraite pour 40% d’entre eux, en hausse de 13 points depuis novembre. C’est assez logique dans la mesure où les taux des crédits, après avoir atteint un pic fin 2023, ont commencé à reculer en 2024 : à 3,95% en moyenne sur 20 ans début avril, selon Empruntis, contre 4,20% fin décembre.

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Un bon signal pour les acquéreurs comme pour les investisseurs. Mais, tous les yeux sont désormais tournés vers la Banque centrale européenne (BCE), qui donnera le vrai signal, en baissant ou pas ses taux directeurs. Avec une inflation désormais jugulée (2,3% sur un an à fin mars en France), tous les économistes s’attendent à un premier geste avant l’été. «La BCE ne peut pas ne pas baisser ses taux en juin. La croissance européenne et notamment le secteur de l’immobilier ont besoin de ce stimulus», dit Christopher Dembik de chez Pictet AM. Si tel est le cas, les taux des crédits immobiliers devraient continuer à baisser plus franchement.

Parallèlement à cette baisse du coût du financement des crédits, les prix de l’immobilier sont eux aussi en recul, permettant un gain de pouvoir d’achat supplémentaire. Les grands réseaux d’agences immobilières, comme la Fnaim ou Century 21, tablent sur une baisse des prix de l’ordre de 5% à 7% en 2024. Progressivement, au fil de la baisse des taux des crédits d’un côté et des prix de l’autre, l’immobilier devrait retrouver ses lettres de noblesse.

L’effet conjugué de la baisse des taux des crédits et de celle des prix, commence a produire des effets tangibles sur le pouvoir d’achat immobilier. Avec une mensualité de 1000 euros par exemple (crédit sur 20 ans), vous pouvez par exemple acheter 6m2 de plus au Mans en avril qu’en janvier et 4m2 de plus à à Tours ou à Quimper, selon les calculs de Seloger.

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L’assurance vie bat tous les records

Côté assurance vie, l’autre placement phare, les voyants sont également au vert. C’est en tout cas ce que disent les épargnants : 18% d’entre eux la mettent en avant, juste après les livrets (31%, en recul de 15 points, selon le baromètre Odoxa) et l’immobilier donc (40%). Là encore rien d’anormal. Avec la baisse des taux, les rendements du fonds garantis en euros – que les Français affectionnent tant -, baissaient depuis plus de 20 ans. Mais, avec l’inflation et la hausse des taux qui s’en est suivie, les fonds en euros ont retrouvé un meilleur rendement, autour de 2,60% en moyenne en 2023. Ils devraient continuer à monter en 2024.

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Surtout, les assureurs ont fait des grosses promotions en offrant des taux bonifiés en 2023 et en 2024. Cela a très bien fonctionné. «L’an dernier, en cumulant les promotions sur les taux, vous pouviez monter jusqu’à un rendement de 5,62% net de frais de gestion sur le fonds en euros de Generali par exemple, dit Stellane Cohen, présidente du courtier en ligne Altaprofits. Cette année, si vous respectez toutes les conditions, vous pouvez atteindre 4,60%, toujours sur le fonds sans risque en euros.» La rémunération a également pu dépasser 5% chez AG2R La Mondiale ou encore Primonial. Avec la hausse des rendements naturels _ il devrait être de 3% en moyenne en 2024, selon Cyrille Chartier Kastler, consultant spécialisé, fondateur du site Facts and Figures_, et les bonus supplémentaires, les fonds en euros ont fait le plein et vont continuer de le faire. France Assureurs se félicite en effet de la collecte historique réalisée par l’assurance vie en janvier et février, à près de 32 milliards d’euros de cotisations encaissées (+17%) ! Du jamais vu !