Tirs dans un commissariat à Paris : qui est l’homme qui a blessé deux policiers en s’emparant de l’arme de l’un d’eux ?
Une fois à l’intérieur du commissariat, le suspect aurait saisi l’arme d’un fonctionnaire et ouvert le feu. (Illustration) LP/Arnaud Journois
D’un immeuble du quai de la Gare au commissariat du XIIIe arrondissement, en quelques heures, il a blessé trois personnes. Jeudi soir, un homme a été placé en garde à vue après avoir grièvement blessé une femme de 73 ans avec un cutter.
Une fois au commissariat, il serait parvenu à s’emparer de l’arme de l’un des deux policiers présents, alors qu’il était sur le point de souffler dans un éthylomètre, selon des sources policières. Il aurait gravement blessé les deux fonctionnaires – le pronostic vital de l’un d’entre eux était toujours engagé ce vendredi matin – avant d’être également touché.
D’après nos informations, l’individu, âgé de 32 ans, serait connu sous deux identités. En revanche, le parquet a indiqué qu’il était inconnu des services de police et de la justice.
Celui qui est suspecté de l’agression aurait blessé sa première victime – dont on ignore encore son lien avec elle – à un bras à l’aide d’un cutter dans les parties communes de l’immeuble, avant qu’elle n’ouvre la porte de son appartement sans parvenir à empêcher l’agresseur de la suivre à l’intérieur. « T’as appelé la police ? » lui aurait-il lancé à l’arrivée des forces de l’ordre. « Tuez-moi, tuez-moi », aurait-il hurlé.
Virulent et « excité »
Lors de l’interpellation, il se serait montré virulent après avoir tapé sur plusieurs portes d’un palier de l’immeuble, toujours de sources policières. Il aurait pu se trouver en état d’ébriété, d’où la volonté des policiers de lui faire passer un éthylotest. « L’homme était manifestement très excité », a commenté Laurent Nuñez, le préfet de police de Paris, au micro de franceinfo.
Au commissariat, il n’aurait pas eu de difficultés pour déverrouiller l’étui du pistolet avec lequel il aurait ouvert le feu sur les policiers. Il a été blessé gravement au thorax par des tirs de riposte, sans que son pronostic vital ne soit engagé, selon le parquet de Paris.
Pour Laurent Nuñez, il est en revanche « trop tôt » pour déterminer si les faits qui se sont déroulés au sein du commissariat s’apparentaient à du terrorisme. « La procureur de Paris (Laure Beccuau) communiquera là-dessus », a-t-il ajouté. Trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet, deux ciblent l’individu à la double identité. Elles sont confiées au 3e DPJ, l’une pour « tentative de meurtre » sur la femme, l’autre pour « tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».
Le ministère public a également rappelé que l’état de santé du suspect « ayant nécessité son hospitalisation immédiate », sa garde à vue, initialement engagée pour tentative de meurtre sur la septuagénaire, a été levée dès sa conduite à l’hôpital jeudi soir.