Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame s’est sacrifié pour sauver la vie de Julie, caissière du super U attaqué par un terroriste à Trèbes le 23 mars 2018. AFP/Bertrand Guay
Près de cinq ans après l’attentat de Trèbes et Carcassonne (Aude), Julie, la caissière sauvée par le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame s’est confiée pour la première fois à plusieurs médias.
Le 23 mars 2018, alors qu’il est fiché S et suivi par les services de renseignement, Radouane Lakdim, 25 ans, assassine quatre personnes et en blesse quinze autres lors d’un périple terroriste entre un parking de Carcassonne et un supermarché de Trèbes avant d’être abattu par le GIGN.
Au cours de son passage meurtrier dans le supermarché, il décide de prendre en otage Julie, qui y tient une caisse. « J’ai vu quelqu’un qui tirait en l’air. Je me suis tout de suite baissée et iI est rentré dans le bureau. Il a dit : tiens c’est bon j’ai mon otage, sors de là, je ne te ferai pas de mal », a livré la quadragénaire à TF1.
Le terroriste lui explique alors vouloir mourir en martyr, évoque Salah Abdeslam et positionne Julie comme un bouclier humain, braquant le canon de son pistolet sur sa tête et tenant un couteau contre sa poitrine. « Je sentais le canon de son arme trembler sur mon crâne. Je sentais aussi que dans l’esprit du terroriste, je n’existais plus, je n’étais plus qu’une espèce de pantin. Alors pour exister encore en tant qu’individu, je lui ai dit : attention tu trembles, ne me tue pas sans avoir fait exprès », a poursuivi l’ex-otage.
« Je représente l’État, on va discuter »
C’est alors que le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame pénètre dans le supermarché et s’approche d’eux. « J’ai entendu une voix sur ma gauche, un homme qui a dit bien fort : vos gueules, reculez, je prends », a poursuivi Julie auprès de nos confrères. Le gendarme tente de convaincre l’assaillant. « Il a dit : prends-moi à la place de la petite dame qui n’y est pour rien, moi je représente l’État, on va discuter. » Le terroriste laisse alors partir la caissière et reste avec le lieutenant-colonel désarmé.
La quadragénaire a également confié avoir été rongée par la culpabilité après avoir appris la mort de son sauveur. « C’était un homme d’exception. Ce n’est pas juste que l’on perde une personne comme lui », a-t-elle déclaré à TF1. L’ex-otage a confié au Figaro avoir demandé à voir la dépouille d’Arnaud Beltrame.
Elle a raconté que son visage était « marqué par la lutte qu’il a menée pour rester en vie ». « Dans mes tripes, je sens une rage qui me tenaille, la colère d’avoir perdu une vie si précieuse pour l’humanité, d’avoir perdu un homme si honorable. Je lui dis que j’essayerai de me montrer digne de la vie qu’il a protégée en risquant la sienne », a-t-elle livré au quotidien.
Aidée par l’épouse d’Arnaud Beltrame
Julie a également raconté que la femme du lieutenant-colonel l’avait aidée à se remettre du traumatisme de la prise d’otage. « Elle m’a tendu la main la première en m’écrivant une très gentille et jolie lettre. Cela m’a aidé à avancer et à soigner un peu ma culpabilité », a-t-elle expliqué à TF1. « Elle m’a dit que c’était le métier d’Arnaud de faire face à ce type de risques. Qu’il avait toujours été très attaché à la notion du devoir », a-t-elle précisé au Figaro.
Le 10 janvier, Julie publiera son livre « Sa vie pour la mienne », aux éditions Artège. Le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne se tiendra devant la Cour d’assises spéciale de Paris du 22 janvier au 23 février. Sept proches de l’assassin d’Arnaud Beltrame y seront jugés, le djihadiste, qui s’était revendiqué de l’EI, ayant été abattu.
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