The Ocean Race. À bord de Guyot Environnement : « Qu’est ce qu’ils feraient sans moi… »

The Ocean Race – 9 June 2023, Leg 6 Day 1 onboard GUYOT environnement – Team Europe. Phillip Kasüske.

Gauthier Lebec est le reporter embarqué à bord de Guyot Environnement team Europe, sur l’étape de The Ocean Race entre Aarhus (Danemark) et La Haye (Pays-Bas). Chaque jour, il envoie un récit de sa journée à bord. Aujourd’hui, dans son récit pour Ouest-France, il raconte l’incroyable engouement du public allemand au passage de la bouée à Kiel.

Gauthier Lebec, mediaman sur Guyot Environnement, équipage de The Ocean Race, raconte pour Ouest-France le premier jour de l’étape Aarhus – La Haye. Observateur privilégié, il livre son quotidien et son vécu à bord de l’Imoca.

«Ã‚ J’ouvre les yeux et aperçois les premières lueurs du jour. Déjà ? J’ai dormi 4 heures ou quoi ? Je sors rapidement, regarde l’ordinateur de bord, il est tout juste 4h du matin, il fait déjà quasi jour !

Je vois aussi que Malizia est désormais dans notre sillage. Le jeu de la régate avait manqué à mes coéquipiers aux aguets. Benjamin se prend très au jeu et la fatigue l’empêche parfois de garder son sang froid. Je sais que ces dernières semaines ont été épuisantes pour lui.

La mer est un vrai « billard » comme on dit dans le jargon. Le bateau glisse sous spi, le vent faiblit à vue d’œil.

Des cris familiers

Nous faisons route vers Kiel, où nous ferons le tour d’une bouée devant la cité portuaire.

Après quelques heures dans la molle, le vent rentre de nouveau. Je sors sur le pont avec Phil pour un changement de voile. Des cris familiers me sortent la tête de l’objectif. Je me retourne, toute l’équipe Guyot est sur une vedette qui vient de nous rejoindre, les bras en l’air. C’est la première fois depuis le début du projet que nous sommes tous réunis sur l’eau, le bateau en course. Un beau moment !

D’autres bateaux viennent nous escorter. A l’entrée du fjord de Kiel, c’est une d’honneur de plusieurs centaines de bateaux !

Dans la rivière, c’est la folie

Le vent monte et notre Imoca accélère à 25 noeuds au milieu de tout ce beau monde, c’est insensé. Une fois dans la rivière, c’est la folie : des hélicoptères, des ferries transformés en bateaux spectateurs, une foule amassée de chaque bordure du fjord… Autant au départ d’Aarhus le public n’était pas sensationnel, autant ici nous sommes servis !

Benjamin reste concentré sur la trajectoire à l’intérieur tandis Philip et Robert restent dehors pour indiquer la route. Les deux Allemands arrivent chez eux, c’est un moment très spécial pour eux.

Après avoir fait le tour de la bouée, nous quittons de nouveau la civilisation, route Nord pour faire le tour du Danemark.

Dans la soirée, nous sommes à cours d’eau douce, notre désalinisateur est en panne. Nous passerons la soirée avec Benjamin à trouver une solution, en le raccordant à la pompe de notre « science pack », une machine permettant d’analyser les micros plastiques présents dans l’eau de mer. Toute la nuit, je m’occuperais de switcher et réamorcer les pompes pour que l’équipage ne meure pas de soif. Qu’est-ce qu’ils feraient sans moi ? »