IA. Une majorité de Français préoccupés par cette technologie, notamment dans le monde du travail

L’intelligence artificielle fascine autant qu’elle inquiète. (photo d’illustration)

Face au développement et à l’adoption croissante de l’intelligence artificielle (IA), notamment dans le milieu professionnel, l’Ifop a sondé la perception des Français sur cette technologie. Selon une enquête réalisée auprès de 2 000 personnes, plus de la moitié d’entre eux se disent inquiets par cet essor.

Tantôt décrite comme l’alliée qui va nous libérer de toutes les tâches rébarbatives, tantôt comme un monstre à même d’asservir l’humanité, l’intelligence artificielle fait l’objet de nombreux fantasmes.

Afin de tenter de comprendre comment se situe la population face à ces nouveaux enjeux, l’Ifop a interrogé, pour le compte de Learnthings , 2 000 Françaises et Français, dont une moitié de salariés, du 21 décembre 2023 au 3 janvier 2024.

51 % de Français inquiets

La machine réussira-t-elle un jour le célèbre test de Turing ? Les Français en semblent de plus en plus convaincus. Aujourd’hui, 64 % estiment que les intelligences artificielles seront un jour capables de penser et d’agir comme des humains, contre 32 % en 1972.

Environ 35 % des personnes interrogées, en particulier les plus âgées, pensent même que les machines seront un jour tellement perfectionnées qu’elles finiront par gouverner l’humanité.

Ainsi, l’essor de l’IA s’accompagne de profondes préoccupations. Plus de la moitié des Français (51 %) se disent inquiets, quand 35 % sont indifférents et 14 % seulement enthousiastes. Un positionnement loin des discours technophiles tenus par plusieurs membres du gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

Peu de formations

Ces craintes vis-à-vis de l’IA sont d’autant plus présentes dans le monde du travail. Au sein des répondants, 40 % considèrent que l’intelligence artificielle sera un jour en mesure de réaliser à leur place la majorité des tâches qu’ils effectuent aujourd’hui dans le cadre professionnel.

Pour 27 % des Français, ce transfert pourrait même s’opérer dans les dix prochaines années ! Un résultat qui s’explique notamment par le fait que les Français ne sont plus aujourd’hui que 13 % à estimer exercer un métier d’avenir, contre 37 % en 1972.

Les Français semblent malgré tout de plus en plus enclins à utiliser des outils d’intelligence artificielle sur leur lieu de travail. Environ 22 % des personnes interrogées en ont déjà fait usage. Parmi elles, 55 % l’ont fait sans en informer leur hiérarchie. Les instances dirigeantes n’ont visiblement pas encore toutes pris conscience de l’importance de l’IA, car seulement 10 % des salariés interrogés par l’Ifop déclarent avoir reçu une formation sur le sujet.