Tesla vend un modèle pas encore fabriqué

Le Roadster Tesla, c’est l’arlésienne. Beaucoup en ont entendu parlé, peu l’ont vu, et encore moins conduit. Initialement prévu il y a six ans, promis par le boss Musk entre deux fusées, la Tesla cheveux au vent se fait toujours désirer. « Avec un peu de chance, c’est pour l’année prochaine ». Et donc, la marque a ouvert les réservations.

Chez Tesla, il y en a qui rient, d’autres moins. D’un côté, le personnel des départements « berline » et « SUV » autorisés à prendre un deuxième dessert à la cantine et les autres, pas sûrs d’être salués par le chef quand il déboule à Palo Alto. Ceux qui triment sur le Cybertruck, l’énorme 4×4 qui doit ringardiser le F-150, et ceux qui galèrent à pondre le Roadster, super-sportive découvrable branchée. C’est que les premiers ont hissé en vingt ans la marque sur tous les podiums mondiaux, devenue une référence pour toute l’industrie roulante. Et tout ce qu’ils tentent, ça marche ! Qu’ils s’amusent à changer le prix des modèles, au grand dam des acheteurs qui continuent de se ruer en concession ou en boostant leur Model S d’un Pack Piste, à peine mis sur le marché déjà épuisé.

Tesla Roadster

Le Roadster en panne

Le Cybertruck semble bénéficier d’un traitement de faveur. D’ailleurs, il existe, ce qui est la moindre des coquetteries pour un engin prévu il y a trois ans déjà. Elon Musk se laisse voir à son volant, comme le mois dernier, et même s’il a fini piteusement embourbé, cela n’enlève rien à ses qualités intrinsèques. « C’est un excellent produit », dixit la parole « muskienne », le gros 4×4 étant annoncé « amphibie » pas anti-gadoue.

Le Roadster, lui, ne se montre jamais. Pourtant annoncé en 2017, il a visiblement du mal à quitter les cartons. Le seul exemplaire en circulation se balade dans les étoiles depuis plus de cinq ans, en quête d’hypothétiques clients préférant – selon nos informations – les soucoupes aux cabriolets. Toutefois, sur terre, la chose décapotée semble prendre forme. « Nous pensons terminer l’ingénierie et le design du Roadster cette année. Avec un peu de chance, ce n’est pas un engagement, nous débuterons la production l’année prochaine » a confié le boss lors d’une récente conférence.

Le Roadster en piste

De quoi ravir la Teslasphère (Cyril Drevet est en PLS) et de sortir les bons de commande. Les réservations sont ouvertes. Même en France et en deux temps. 4 000 € par carte bancaire, suivi de 39 000 € par virement dans les dix jours. Une avance à l’aveugle car le prix définitif du Roadster n’est pas connu (il était de 172 000 € pour la version de base, il y a six ans). La fiche technique, non plus, n’a pas bougé considérée comme suffisamment ambitieuse pour l’époque, elle l’est tout autant aujourd’hui.

Transmission intégrale, autonomie de 1 000 km, v. max à plus de 400 km/h et 2’1 pour avaler le 0 à 100 km/h. Alléchant, mais pourquoi une telle attente ? Le constructeur rencontrerait-il des soucis techniques pour atteindre ces performances ? Ou parce que le Roadster ne rapporterait que peu de billets verts ? Indication du patron, « « il contribuera clairement peu à nos recettes et modestement à nos bénéfices, mais il sera incroyable ».