Mort de Navalny : son épouse va rencontrer les ministres des Affaires étrangères de l’UE

Ioulia Navalnaïa a déclaré qu’elle tenait le président russe Vladimir Poutine « personnellement responsable » de la mort de son mari. AFP/THOMAS KIENZLE

Alors que les circonstances de la mort d’Alexeï Navalny restent encore mystérieuses, Ioulia Navalnaïa est attendue ce lundi à Bruxelles. L’épouse de l’opposant numéro 1 de Vladimir Poutine va rencontrer les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, trois jours après la mort dans une prison russe de son mari. « Lundi, j’accueillerai Ioulia Navalnaïa au Conseil des affaires étrangères de l’UE », a confirmé, dimanche soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell sur X en ajoutant : « Les ministres de l’UE enverront un message fort de soutien aux combattants de la liberté en Russie et honoreront la mémoire d’Alexeï Navalny », a-t-il écrit.

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne avait déjà apporté son soutien à la femme de l’opposant à l’annonce de son décès.

Ioulia Navalnaïa, 47 ans, a déclaré qu’elle tenait le président russe Vladimir Poutine « personnellement responsable » de sa mort et appelé la communauté internationale à s’unir pour infliger une défaite à « ce régime terrifiant ».

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a estimé que les déclarations de Ioulia Navalnaïa « vont aider tous les Européens à mieux comprendre quel type de système violent nous devons affronter et contenir en Ukraine ». « Cela nous fait ressentir la menace qui pèse sur les citoyens russes et toutes les régions de notre Europe, un continent où la violence, la brutalité et la guerre ont été rétablies d’une manière honteuse et irresponsable », a ajouté Antonio Tajani.

Des arrestations en Russie

Ce week-end, la police russe a arrêté dans des dizaines de villes des centaines de personnes venues déposer des fleurs et allumer des bougies en l’honneur d’Alexeï Navalny aux mémoriaux des victimes des répressions de l’ère stalinienne. Rien qu’à Saint-Pétersbourg, dans le Nord-Ouest, les juges ont condamné ce week-end 154 de ces personnes à des peines allant jusqu’à 14 jours de prison pour avoir violé la stricte législation encadrant les manifestations, selon les décisions rendues publiques par le service de presse des tribunaux locaux.

Les manifestations contre le Kremlin et les autres actions publiques d’opposition au régime sont illégales en Russie en vertu notamment d’une législation interdisant les rassemblements non autorisés. Pour autant, l’ambassadrice américaine en Russie, Lynne Tracy, a, elle, dit s’être recueillie dimanche devant un mémorial improvisé à Moscou, au niveau de la pierre de Solovetsky, monument aux victimes de la répression politique.

Ailleurs, les soutiens et les rassemblements à Nalvany ont continué. À commencer par le chanteur Bono du groupe U2 en concert. Il s’est prononcé pour la liberté du peuple d’Ukraine et contre Poutine avant de chanter « Don’t Dream It’s Over » et a appelé la foule à scander le nom de Navalny.

Les proches d’Alexeï Navalny ont quant à eux qualifié samedi les autorités russes de « tueurs » cherchant à « couvrir leurs traces » en refusant de leur remettre son corps. Un journal d’opposition Russe Novaya Gazeta affirme que le corps de Navalny aurait été localisé dans un hôpital de l’Arctique. Selon ces informations qui n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante, le corps qui porterait des ecchymoses n’aurait pas été encore autopsié.