« Si mon conjoint et le bébé peuvent venir avec moi en déplacement, je ne dis pas non » : comment Le Havre accompagne Laëtitia Philippe dans sa grossesse
La gardienne du HAC, Laëtitia Philippe, fait une pause dans sa carrière pour donner naissance à son premier enfant. (Baptiste Fernandez/Icon Sport)
À 33 ans, la gardienne du Havre, accompagnée par son club, fait une pause dans sa carrière pour donner naissance à son premier enfant à la fin de l’été.
La saison prochaine, Laëtitia Philippe, la gardienne du HAC rejoindra un autre club. L’internationale française (33 ans, 4 sélections) ne quittera pourtant pas la Normandie. Elle rejoindra simplement Amel Majri (Lyon), Charlotte Fernandes, Manon Heil ou encore Claudine Falonne Meffometou (Fleury) au sein du FC Maman, ce club encore assez fermé de joueuses évoluant en D1 et qui sont devenues mère durant leur carrière.
«Â Je suis avec mon compagnon depuis plus de douze ans déjà et c’est un projet que nous avions depuis longtemps, nous raconte la portière. Plus jeune, j’étais en sélection, donc à chaque fois on repoussait à cause des compétitions. Mais ici, je suis bien. Le fait de sentir la confiance au niveau du club, du staff, de la direction, ça aide à être plus sereine, j’ai prolongé juste avant, donc de ce côté-là , aussi, j’étais en sécurité. »
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Au Havre, la présence de Laure Lepailleur, ancienne joueuse de l’équipe de France (38 sélections, 2 buts) et maman, aujourd’hui manager générale de la section féminine, a contribué à rassurer Philippe. Cette dernière a fait part de son désir de maternité à sa dirigeante qui a pu anticiper et recruter une remplaçante.
Le club devrait mettre en place des aménagements si elle décide d’allaiter
En arrêt maladie depuis janvier, Laëtitia Philippe a rangé ses gants au placard, mais continue s’entretenir physiquement avec notamment un peu de musculation. Et si au début elle a prétexté une blessure pour ne pas éveiller les soupçons de ses coéquipières, elle leur a vite révélé la bonne nouvelle. « Je suis plutôt tranquille, se réjouit-elle. Il y a zéro contrainte. Si un jour, je ne suis pas bien, je ne viens pas. Je peux aller à mes rendez-vous. C’est apaisant. J’essaye de tenir mes semaines d’entraînement pour garder un rythme. J’ai besoin de rester au contact des filles, du staff, d’avoir une vie sociale en venant aux séances. »
Après l’accouchement, la jeune femme, qui a déjà trouvé de nombreuses nounous dans le groupe dont Nora Coton Pélagie, ex-coéquipière et désormais team manager, envisage de reprendre sa carrière. Elle espère être de retour sur les terrains début 2025 et le club devrait mettre en place des aménagements si elle décide d’allaiter. « Si mon conjoint et le bébé peuvent venir avec moi en déplacement, je ne dis pas non », ajoute-t-elle dans un éclat de rire. La Ligue pro et la convention collective qui l’accompagnera encadreront mieux les grossesses en D1, alors que le cas de l’Islandaise Sara Björk Gunnarsdóttir, premier cas de maternité à l’OL en novembre 2022, avait mis en lumière les lacunes à ce sujet. « Les filles se poseront moins de questions, espère Philippe. C’est bien que ce soit écrit, officiel, ça nous protège. Mais je ne pense pas que beaucoup de joueuses se lanceront malgré tout. »
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