Faire du sport avant de dormir entraîne-t-il vraiment une dégradation du sommeil?

Faire du sport moins de deux heures avant d’aller se coucher, est-ce une si mauvaise idée que ça? Éclairage avec les chercheurs Joy Perrier et Nicolas Bessot, auteurs d’une étude dédiée à la question.

Un petit footing avant d’aller dormir, est-ce une si bonne idée? La question du sport ou non avant d’aller au lit revient régulièrement dans les discussions sur le sommeil. Deux chercheurs en physiologie du sommeil de l’université et du CHU de Caen se sont penchés sur la question.

Pour BFMTV.com, Joy Perrier et Nicolas Bessot reviennent sur les conclusions de leur étude publiée dans la revue scientifique Frontiers. Résultat: ils observent un “effet significatif, une diminution de la qualité du sommeil” après avoir réalisé du sport, qu’il s’agisse d’une activité d’endurance (course, vélo, etc.) ou de résistance, comme de la musculation.

Une femme dans un lit, photo d’illustration.

“On s’attendait à des réponses physiologiques différentes pour ces deux types d’activités. Notre hypothèse de départ était que l’exercice de résistance devait moins impacter le sommeil et même plutôt l’endormir. Mais, au final, ce n’est pas du tout ce que l’on a trouvé”, explique le professeur Nicolas Bessot.

Un effet “significatif” mais limité

Lorsque l’activité physique est pratiquée moins de deux heures avant le coucher, il est donc visible une baisse “d’efficacité” du sommeil, un calcul entre “le temps passé au lit et le temps passé endormi”, résume Joy Perrier.

Mais cet effet “significatif” est-il très marqué? “Le sommeil est moins efficace. Mais en termes de taille d’effet, c’est très très peu, l’efficacité du sommeil diminue de 1,5% ce qui n’est rien”, tempère la chercheuse caennaise.

Ces conclusions ne peuvent cependant pas être extrapolées à des personnes souffrant de troubles du sommeil. L’étude a été réalisée sur de jeunes adultes sans problème identifié.

Cet effet étant si “négligeable”, il ne vient pas remettre en question l’équilibre bénéfice-risque de la pratique tardive. “Nos résultats montrent que les effets délétères sont très limités, négligeables, alors qu’on connaît bien les effets bénéfiques du sport sur la santé”, rappelle Nicolas Bessot, enseignant en filière STAPS.

En résumé, toute activité physique est bonne à prendre, même avant d’aller au lit… Voire même au lit. Les rapports sexuels ont, eux, un effet “plutôt bénéfique” sur l’endormissement en raison de la “forte sécrétion d’endorphines”, s’amusent les deux chercheurs – dont l’étude n’a pas pris en compte ce type d’activité.