Bretagne : 4 belles pointes du Finistère à découvrir

Cap sur la Bretagne, à la conquête de promontoires exposés aux flots et aux vents. Des bouts du monde aux caractères bien trempés, tous différents. La pointe Saint-Mathieu : un parfum d’histoire …

La pointe Saint-Mathieu : un parfum d’histoire

La pointe Saint-Mathieu avec son abbaye en ruines. © iStock

Jadis, on l’appelait Penn ar bed, « le bout du monde » en breton. C’est là qu’est apparu au Moyen Age le premier feu du Finistère, allumé par les moines bénédictins de l’abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre pour guider les navires dans le périlleux chenal du Four.

L’abbaye est toujours là, en ruines, au pied du phare rouge et blanc de Saint-Mathieu, érigé en 1835, et d’un sémaphore de la Marine nationale toujours en activité. Aujourd’hui, le goulet de Brest est signalé aux marins par le faisceau lumineux du phare, un éclat blanc toutes les quinze secondes, visible à plus de 40 kilomètres. En haut des 163 marches (5 € la visite), le chemin de ronde dévoile un panorama à 360° sur la mer d’Iroise, de la pointe du Raz à celle de Corsen, la plus occidentale de France.

En face, l’île d’Ouessant, l’archipel de Molène et le phare des Pierres Noires. Vers le nord, on aperçoit celui de Kermorvan, aligné sur le signal de Saint-Mathieu et de Trézien. Posé au bout d’une presqu’île sauvage, il possède une structure carrée unique. Pour l’atteindre, on emprunte la passerelle en pierre du Croaë. Depuis son sommet (5 € la visite), on profite de jolies vues sur le port de pêche du Conquet, réputé pour ses crabes, et sur la plage des Blancs-Sablons.

• Où manger ? À la crêperie Louise de Bretagne, au Conquet, une bâtisse du xve siècle, où l’on se régale de galettes de blé noir au lard et de crêpes au caramel au beurre salé. A partir de 4 €. Louisedebretagne.bzh.
• Où dormir ? À l’hôtel Vent d’Iroise, à Plougonvelin, face au large sur la pointe Saint-Mathieu, 24 chambres à la déco marine, à partir de 49 € la double. Hotel-vent-iroise.com.
• Se renseigner : brest-terres-oceanes.fr.

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La pointe de la Torche : le royaume du vent

La pointe de la Torche, un sport apprécié des surfeurs. © iStock

C’est par une départementale au nom poétique que l’on atteint la pointe sud du Finistère, en pays bigouden : la route du Vent-Solaire longe toute la baie d’Audierne, émaillée de plages blondes sur 50 kilomètres de long, pour atteindre la pointe de la Torche, le plus couru des spots de surf bretons. La houle du large, particulièrement puissante, forme des rouleaux parfaits. Les kitesurfeurs en profitent, jouant avec le vent pour s’envoler au-dessus des vagues. Il faut dire que c’est en Bretagne qu’a été inventée cette discipline, qui a fait des émules dans le monde entier.

Au sud de la plage, les rochers de Saint-Guénolé sont noyés sous des gerbes d’eau et des flocons d’écume. Ici, on l’appelle « la neige salée de Saint-Gué ». Sous les embruns vivifiants, on rejoint Penmarc’h, dominé par l’élégant phare d’Eckmühl, de 64 mètres de haut. Tous les ans, ses 307 marches accueillent le championnat du monde de la montée. Record à battre : 47 secondes !

Au loin, on aperçoit des chalutiers rentrant au port, chargés de « demoiselles du Guilvinec » – les langoustines. Il faut se hâter jusqu’au quai pour assister au spectacle du débarquement de ces caisses de crustacés depuis la terrasse panoramique de la cité de la pêche Haliotika. En plus de proposer une expérience immersive pour découvrir la vie des marins pêcheurs, le site organise des visites guidées à la criée (tous les jours à partir de 16 heures, sauf les week-ends et jours fériés. Adulte : 13,50 €, enfant : 8 €).

• Où manger ? Chez Nuance, à Plomeur, une cuisine inspirée et colorée : poissons du jour, poireaux de la Torche, kombus bretons… Formule déjeuner : 29 €. Nuance-restaurant-plomeur.eatbu.com.
• Où dormir ? Au Poisson d’Avril, au Guilvinec, quatre chambres d’hôtes avec terrasse privative qui offrent une vue imprenable sur le large et le ballet des bateaux de pêche. A partir de 100 € la nuit. Lepoissondavril.fr.
• Se renseigner : Destination-paysbigouden.com.

La pointe du Raz : le souffle des enfers

La pointe du Raz forme une proue rocheuse d’une hauteur de 72 mètres. © iStock

Pour l’atteindre, il faut prendre des sentiers à travers la lande de genêts, d’ajoncs et de bruyère. Au loin, la silhouette caractéristique d’un sémaphore, puis la statue de Notre-Dame-des-Naufragés, qui semble veiller sur le large. La pointe du Raz, cet éboulis de pierre qui se jette dans l’impétueuse mer d’Iroise, se détache à peine dans la lumière glaz, un nuancier de couleurs bleu, gris, vert, qui n’existe qu’en Bretagne.

Au pied des falaises noires, les flots bouillonnent. Réputé pour ses brisants et ses puissants courants, ce passage maritime entre la pointe du Raz et l’île de Sein est l’un des plus dangereux de la côte. « Qui voit Ouessant voit son sang, qui voit Molène voit sa peine, qui voit Sein voit sa fin », prédit un proverbe bien connu des marins qui pêchent ici le bar de ligne, contre vents et marées. Accroché à son rocher, le phare de la Vieille résiste depuis 1887 à la puissance des vagues et au ballet d’écume. On imagine ce que vivaient les gardiens autrefois, notamment lors de la relève acrobatique dans les éléments déchaînés. Mais il y a pire. Par temps clair, on distingue au loin le phare d’Ar Men, dit « l’enfer des enfers », tellement les conditions de vie y étaient rudes.

De l’autre côté de la baie des Trépassés, la pointe du Van fait face à la pointe du Raz. La côte nord du cap Sizun, moins connue et plus protégée, offre de belles balades, de caps en promontoires. Tout comme celle, plus loin, de la pointe du Millier, avec sa charmante maison-phare perchée à son extrémité et, en chemin, les minuscules ports-abris typiques de cette péninsule.

• Où manger ? A Plogoff, Monsieur Papier est un café-papeterie-librairie unique. On s’y régale d’assiettes de poissons fumés, de burgers végétariens et de pâtisseries maison (plat à partir de 11,50 €) et l’on craque en partant pour les carnets texturés (à partir de 6,50 €) imaginés par les propriétaires, Cécile et Lisa. Monsieurpapier.fr.
• Où dormir ? Au Slow Camp Embruns d’Herbe, à Plogoff, des écogîtes en bois et en paille, pour 2 à 6 personnes, face à l’océan. A partir de 45 € la nuit. Embrunsdherbe.com.
• Se renseigner : Capsizuntourisme.fr.

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La pointe du Pen-Hir : la sentinelle de la presqu’île de Crozon

Un monument de la Seconde Guerre mondiale se trouve sur la pointe de Pen-Hir. © iStock

Au cœur du Parc naturel marin d’Iroise, la presqu’île de Crozon déroule des kilomètres de falaises, de criques et de plages dans un écrin naturel sauvage. Depuis le port de Camaret-sur-Mer, avec son imposante tour Vauban (6 € la visite), qui veille sur l’entrée du goulet de Brest depuis 1694, on rejoint le GR34 pour une balade panoramique jusqu’à la pointe de Pen-Hir.

Le trajet d’environ quatre heures traverse la lande, longe d’anciennes batteries militaires comme celle du Grouin et des vestiges de bunkers allemands du mur de l’Atlantique. On ne quitte jamais la mer des yeux jusqu’à l’arrivée à Pen-Hir, la plus belle des quatre avancées rocheuses de la presqu’île de Crozon. Ses imposants à-pics, au sommet de falaises de plus de 70 mètres de haut, font le bonheur des amateurs d’escalade. On y croise aussi des peintres en herbe qui, installés sur les rochers, esquissent le paysage déchiré et le tas de Pois, en contrebas, cet alignement de blocs comme jetés en pleine mer par un colosse.

Au loin, on distingue à droite la pointe Saint-Mathieu, à gauche le cap de la Chèvre et la pointe du Raz. Sur le site, une impressionnante rangée d’ancres de navire accueille les visiteurs à l’entrée du Musée mémorial de la bataille de l’Atlantique, dans un ancien bunker allemand de la Seconde Guerre mondiale (3 € l’entrée).

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Comment s’y rendre

TGV Paris-Brest ou Paris-Quimper (3 h 30), aller-retour à partir de 44 €. Sncf-connect.com. Renseignements : toutcommenceenfinistere.com (le site se présente au fil des saisons).