Israël toujours sous la menace d’une attaque imminente de l’Iran

Ali Khamenei, le guide suprême en Iran a affirmé qu’Israël « devait être puni ». AFP

Ces derniers jours, Téhéran a promis une riposte à la frappe attribuée à Israël contre le consulat iranien à Damas qui a fait, selon une ONG, 16 morts parmi lesquels deux généraux des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique d’Iran. Le guide suprême et numéro un du régime, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé mercredi qu’Israël « devait être puni ».

À Washington, le président américain Joe Biden a dit dans la foulée qu’il s’attendait à ce que l’Iran passe « bientôt » à l’action. Les États-Unis ont annoncé vendredi l’envoi de renforts au Moyen-Orient alors qu’Israël est en alerte face à cette possible attaque iranienne.

Depuis, les pays alliés d’Israël sont en alerte maximale, gardant en tête l’idée que, techniquement, l’Iran a les capacités militaires pour frapper durement Israël. Une attaque frontale serait alors une escalade majeure dans le conflit pour le moment circonscrit entre Israël et le Hamas avec le risque d’un embrasement total au Moyen Orient.

Plusieurs scénarios d’attaque possibles

Selon les experts, plusieurs scénarios d’attaque sont possibles à moins que le sultanat d’Oman qui fait souvent office de médiateur entre les États-Unis et l’Iran parviennent à calmer le jeu.

Selon plusieurs sources iraniennes citées par l’agence Reuters, le chef de la diplomatie de Téhéran, Hossein Amir Abdollahian, a fait passer le message à Washington, dimanche dernier, lors de sa visite à Mascate, que la « réponse » de son pays n’aurait pas pour conséquence une « escalade » des tensions et que Téhéran « ne se hâterait pas » de riposter à l’attaque israélienne à Damas.

Toujours selon Reuters, une source américaine du renseignement a affirmé, de son côté, que la réponse iranienne serait « contrôlée », « non escalatoire », et que Téhéran ferait « probablement » appel à « ses relais régionaux pour lancer un certain nombre d’attaques contre Israël ».

Parmi ses relais figurent le Hezbollah libanais, les milices chiites irakiennes et les rebelles yéménites houthistes. Dans la foulée, le Hezbollah libanais a annoncé, vendredi, avoir lancé « des dizaines de roquettes » sur des positions israéliennes, en réponse, selon lui, aux attaques israéliennes dans le sud du Liban.

L’armée israélienne a indiqué de son côté qu’ « environ 40 tirs ont été détectés en provenance du territoire libanais, dont certains ont été interceptés ». « Aucun blessé n’a été signalé », a précisé l’armée, ajoutant qu’elle avait auparavant intercepté deux « drones explosifs du Hezbollah ».

Une partie de billard à plusieurs bandes

Dans ces conditions, la plus dangereuse pour envenimer le conflit serait une attaque de l’Iran sur Israël directement depuis son territoire avec l’envoi de missiles. Israël a déjà prévenu que si c’était le cas : « Israël répondra et attaquera l’Iran », selon Israel Katz, son chef de la diplomatie.

Or dans ce cas, Israël pourrait s’attaquer aux installations nucléaires de l’Iran, alors que le pays cherche à avoir la bombe. Mais surtout le régime de Téhéran est actuellement confronté à une crise sociale et économique et aurait probablement du mal à supporter dans le temps une guerre frontale.

Selon des experts, le scénario le plus probable serait en quelque sorte une partie de billard à plusieurs bandes, en utilisant ses relais au Moyen orient. L’une des hypothèses avancée serait une opération sur le plateau du Golan syrien, occupé par Israël depuis 1967, et d’où sont partis les avions de chasse israéliens pour bombarder le consulat iranien dans la capitale syrienne. Cette opération serait menée par le Hezbollah libanais ou des milices chiites irakiennes. Ainsi, l’Iran ne serait pas directement responsable mais aurait eu sa « vengeance ».

Il existe aussi une autre possibilité que l’Iran a pratiqué dans le passé. L’Iran ne réplique pas immédiatement. Mais dans les mois ou même les années à venir, une attaque ou un attentat pourraient viser des intérêts israéliens à l’étranger comme une ambassade, un avion… L’Iran dispose de nombreux relais notamment en Afrique. Et dans cette hypothèse, le communiqué de la revendication de cet acte ferait référence à l’attaque du consulat iranien de Damas.