Les difficultés à faire le plein de sans-plomb ou de gazole ne touchent plus seulement les départements du sud-est. Selon les chiffres du ministère de la Transition énergétique, 15% des stations françaises manquaient de l’un ou l’autre de ces carburants mercredi soir. Mais ce taux montait à plus de 53,4% en Loire-Atlantique à 9 heures et à plus de 40% dans plusieurs départements de Bretagne.
Une station-service marseillaise en pénurie de carburant le 21 mars 2022 à la suite de la grève des raffineries.
Des problèmes d’approvisionnement de raffineries comme de stations dans l’Ouest
“Quand tout le monde cherche à remplir son réservoir à 100%, le système n’est pas capable de répondre”, a expliqué le PDG d’Esso France, Charles Amyot, jeudi au cours d’une conférence de presse de présentation des résultats financiers. Selon lui, le problème est d’abord logistique, du côté de l’approvisionnement des raffineries en pétrole brut, certains ports étant bloqués, et du côté des livraisons d’essence aux stations.
Le réseau autoroutier Vinci assure de son côté la continuité de service sur ses 181 aires d’autoroutes à hauteur de 94% en moyenne, aussi bien pour l’essence sans plomb que pour le gazole. “Afin d’accompagner les conducteurs et de leur permettre de préparer quotidiennement leurs trajets dans les meilleures conditions, nous avons mis en place un dispositif d’information dédié, en lien avec ses partenaires pétroliers, pour permettre aux usagers de son réseau d’identifier en temps réel les niveaux d’approvisionnement aire par aire”, indique Vinci Autoroutes.
“Le gouvernement suit la situation heure par heure et département par département avec les professionnels et les préfets. Nous intervenons de manière ciblée pour débloquer les dépôts qui sont entravés par des manifestants. Dès lors que les réquisitions ne pourront être évitées, nous prendrons nos responsabilités”, a déclaré la ministre Agnès Pannier-Runacher.
Des premiers effets des réquisitions dans le Sud
Le gouvernement a réquisitionné pour la première fois trois salariés de la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer mardi, et il a renouvelé pour 48 heures ces réquisitions, pour soulager les stations du sud du pays. La réquisition du personnel du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer a produit ses premiers effets puisque 750 camions sont sortis du dépôt hier auxquels se sont ajoutés 450 de plus entre minuit et 10 heures du matin aujourd’hui.
Environ 300 camions supplémentaires devraient quitter le dépôt d’ici la fin de la journée. Un camion fournissant une à deux stations, au moins 2.000 stations-essence seront réapprovisionnées avant ce soir dans la zone Sud. La situation locale devrait donc continuer de nettement s’améliorer alors qu’un tiers des stations-services des Bouches-du-Rhône manquaient encore d’au moins un carburant mercredi soir contre plus de la moitié le matin-même. Cependant, la préfecture de police du département demande aux automobilistes qui ont toujours de l’essence dans le réservoir de ne pas se précipiter à la pompe pour faire des réserves.
Pour le site de TotalEnergies à Gonfreville-L’Orcher (Seine-Maritime), la préfecture n’a pas envoyé de policiers chez les salariés pour remettre les courriers de réquisition mais elle a dépêché un huissier mercredi soir, selon Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la raffinerie. Jeudi matin, une vingtaine de salariés étaient encore rassemblés avec des syndicalistes, refusant d’entrer dans la raffinerie.
La CGT reste déterminée à bloquer les raffineries
“Le mouvement social repose sur des secteurs-clés qui sont capables d’avoir un impact bloquant très fort dont celui des raffineries au premier chef, donc c’était très important de se déplacer jusqu’ici pour les soutenir car ça repose aussi sur leurs épaules”, a déclaré Alma Dufour, députée LFI présente sur le piquet de grève. La raffinerie TotalEnergies de Normandie est sur les mêmes oléoducs que la CIM (Compagnie industrielle maritime) au Havre et la raffinerie Esso-ExxonMobil voisine de Port-Jérôme-Gravenchon, qui alimentent les aéroports parisiens. Les expéditions de carburants de la raffinerie Esso sont également bloquées, selon la CGT.
“La direction se borne à nous faire les mêmes propositions faites pendant la nuit, en nous disant qu’ils acceptaient éventuellement de négocier avec le préfet la suspension des réquisitions, mais la contrepartie c’est de faire les expéditions de kérosène, ce qui est totalement absurde, car cela revient à nous faire expédier ce pour quoi ils nous réquisitionnent”, a déclaré Alexis Antonioli.
Pour le syndicaliste, au-delà des quantités de kérosène, relativement modestes, l’Etat souhaite s’attaquer à un “symbole”, celui de la première raffinerie à avoir cessé sa production, et ainsi “casser le mouvement de grève”.
TotalEnergies n’a qu’une raffinerie sur quatre qui fonctionne encore, à Feyzin près de Lyon, d’où les grévistes continuent d’empêcher toute expédition. Deux autres (Donges, en Loire-Atlantique, et La Mède, dans les Bouches-du-Rhône) sont arrêtées pour des raisons autres que la grève. La seule raffinerie française de la société Petroineos à Lavéra (Bouches-du-Rhône) s’est également arrêtée à cause de la grève. Les deux raffineries d’Esso-ExxonMobil, à Port-Jérôme-Gravenchon et Fos-sur-Mer tournent encore, mais les expéditions de carburants restent bloquées, selon la CGT.
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