L’association Almagor qui réunit des familles de victimes de terrorisme en Israël a envoyé une lettre au ministre de la Justice Yariv Levin pour empêcher la libération de prisonniers palestiniens.
L’accord trouvé entre le Hamas et Israël, sous la médiation de l’Égypte, des États-Unis et du Qatar, ne fait pas l’unanimité. Des associations et des personnalités politiques israéliennes se sont opposées, ce mercredi 22 novembre, à la libération de Palestiniens actuellement détenus par l’État hébreu. Au total, 150 prisonniers – dont les noms seront choisis dans une liste de 300, établie par Israël – retrouveront leur liberté, selon l’accord. La plupart d’entre eux sont des hommes âgés de 18 ans ou moins, et 13 sont des femmes. En échange, le Hamas doit libérer 50 otages capturés le 7 octobre dernier.
Ce mercredi matin, plusieurs associations ont déposé un recours devant la Cour suprême d’Israël, comme la loi l’autorise, pour tenter d’empêcher la libération de ces prisonniers palestiniens. Parmi elles, l’association Almagor qui réunit des familles de victimes de terrorisme en Israël, créée en 1986. Son fondateur, Meir Indoor, et un membre du conseil d’administration, le Dr Aryeh Bachrach, ont adressé une lettre au ministre de la Justice Yariv Levin, indique le journal israélien Times of Israel .
Le prix à payer
Ces prisonniers sont «majoritairement des adolescents de 14 à 18 ans, condamnés pour terrorisme, allant de faits mineurs comme des jets de pierre à des assassinats», détaille Me Yomtob Kalfon, avocat à Jérusalem et ancien député, issu d’un parti de droite, à la Knesset (parlement israélien, NDLR). L’homme politique évoque notamment le cas d’une des 13 prisonnières qui sera libérée. Nafoz Hamad, âgée de moins de 18 ans, avait été condamnée à 12 ans de prison au début du mois pour avoir poignardé une mère de cinq enfants, sans causer sa mort, informe le Times of Israel . «Voir ces prisonniers sortir est une douleur pour les familles de victimes, membres de l’association, explique Yomtob Kalfon. Elles considèrent qu’une personne condamnée ne devrait jamais sortir.»
La Cour suprême «devrait rendre sa décision dans la soirée», indique l’ancien député, mais la requête de l’association a «peu de chance d’aboutir», prévient-il. «Il n’existe aucun précédent où la Cour suprême a empêché la libération de prisonniers, pas même en 2011», poursuit-il. L’avocat israélien fait référence à la libération de 1027 prisonniers en 2011, en échange de Gilad Shalit, un jeune soldat franco-israélien retenu en otage à Gaza pendant 5 ans. Parmi ces détenus palestiniens libérés, se trouvait Yahya Sinwar, qui est aujourd’hui l’un des chefs du Hamas et considéré comme le cerveau présumé du massacre du 7 octobre.
Cet accord avait divisé l’opinion publique israélienne dont une partie s’était inquiétée du prix à payer pour la libération du soldat et des conséquences de ces libérations de prisonniers. «183 Israéliens ont perdu la vie depuis 2000 à cause des terroristes libérés», estimait Almagor à l’époque pour justifier son opposition à l’échange.
» LIRE AUSSI – Israël-Hamas: les sorts entremêlés des captifs israéliens et des prisonniers palestiniens
«Très, très grosse erreur»
Ce qui explique pourquoi des personnalités politiques, majoritairement issues de la droite, s’opposent aujourd’hui à la libération des prisonniers palestiniens. «Libérer ces prisonniers pour sauver la vie d’un ou plusieurs otages israéliens met d’autres centaines de vie en danger. Car l’État libère des terroristes qui peuvent de nouveau frapper fort, comme l’a fait Yahya Sinwar», s’insurge Yomtob Kalfon. Mardi, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a aussi fustigé l’accord, avant même qu’il ne soit officialisé. «L’État d’Israël va encore une fois commettre une très, très grosse erreur dans le style de l’accord Shalit (libéré en 2011, NLDR)», a-t-il déclaré. Yomtob Kalfon reconnaît tout de même que l’État hébreu est face à un «dilemme cornélien».
Au lieu de libérer les prisonniers palestiniens, les hommes politiques opposés à l’accord préfèrent, selon l’ancien député, «aller plus fort dans l’offensive militaire afin de mettre le Hamas à genou. Ce qui l’obligerait à libérer des otages et nous permettrait, en contrepartie, de relâcher moins de prisonniers». Car pour Yomtob Kalfon, libérer des prisonniers palestiniens donne «une bouffée d’oxygène» au Hamas, «qui n’est pas encore à terre», rappelle-t-il.
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