Retraites : des rassemblements dans toute la France, la Concorde interdite d’accès par la préfecture de police

Place de la Concorde à Paris, vendredi soir.

Après l’activation du 49.3 et avant le débat sur les motions de censure contre le gouvernement, les opposants à la réforme des retraites mettent à profit le week-end pour exprimer leur colère. Sauf place de la Concorde, ainsi que sur les Champs-Elysées. Et pour cause, ces lieux ont été interdits aux manifestants ce samedi par la préfecture de police de Paris, après deux soirées émaillées d’incidents contre le recours au 49.3.

Les manifestations qui ont eu lieu jeudi soir et vendredi soir sur la place, à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale, ont été marquées par des incidents. A la nuit tombée, des centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de projectiles. Vendredi, 4 000 personnes étaient rassemblées sur la place, 61 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police. Jeudi, 10 000 personnes s’y étaient rassemblées et 258 personnes avaient été interpellées.

Pour manifester les Parisiens devront donc aller place d’Italie où un rassemblement est organisé à 18 heures par la CGT Ile-de-France.

Des mobilisations dans le reste de la France

Dans le reste du pays, les mobilisations, spontanées ou non, se multiplient.

Samedi après-midi, entre 6 000 et 15 000 opposants à la réforme des retraites, selon la police ou les syndicats, ont défilé samedi à Nantes, et 5 000 à 8 000 à Brest, lors de manifestations marquées par des tensions avec les forces de l’ordre. A Nantes, le périphérique a aussi été bloqué samedi matin, à hauteur d’un rond-point qui dessert le centre commercial Atlantis, l’un des plus grands de la région. Une opération levée à la mi-journée.

A Besançon (Doubs), 300 manifestants ont allumé un brasero ce samedi matin et certains y ont brûlé leur carte d’électeur, selon un correspondant de l’AFP. «Que vais-je répondre à des jeunes qui me disent que voter, ça sert à rien ? Moi, j’ai élu mon député et il est privé de vote. On est en plein déni démocratique, déclare Nathalie, trentenaire, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. Je brûle aujourd’hui ma carte d’électeur symboliquement parce que M. Macron vient de nous prouver que ça ne servait à rien.»

Dans les rues de Meaux (Seine-et-Marne), quelque 200 personnes ont défilé, avec le leader de la CGT, Philippe Martinez. Dans la matinée, un millier de personnes se sont aussi regroupées dans le calme, place de l’hôtel de ville du Havre.

Plus au sud, les entrées de la faculté de lettres et de sciences humaines de l’université Bordeaux-Montaigne sont barricadées par des poubelles, grilles en fer et un amoncellement de chaises et de tables en bois. Sur un des murs, l’inscription «Faisons-les battre en retraite».

Les unions régionales de syndicats, notamment la CGT, ou d’autres organisations ont appelé à se rassembler tout au long du week-end, à Paris et en région : Montpellier, Marseille, Brest, Toulon, etc.