Restos du Cœur : Colombe, la bénévole réintégrée à l’association, embauchée par le maire de Perpignan
La bénévole affirme avoir été « poussée » à la démission de l’association après son interview pour TF1. LP/Jean-Baptiste Quentin
Nouveau rebondissement dans la polémique qui a secoué les Restos du Cœur ces derniers jours. Colombe, une bénévole de l’association qui avait un temps quitté l’organisation à la suite de propos tenus en marge d’un meeting du RN à Perpignan, va finalement être embauchée par les services de la mairie de la commune, a annoncé Louis Aliot, le maire de la ville des Pyrénées-Orientales.
«Ã‚ J’ai reçu ce matin Colombe en mairie de Perpignan. Cette dame a un très grand cÅ“ur. Nous allons l’aider et elle commencera au CCAS (centre communal d’action sociale) de la ville dès le mois de juin », a indiqué le maire RN sur le réseau X. « Son cas n’est pas unique et il faut continuer à se battre pour aider les plus vulnérables de nos compatriotes », a-t-il ajouté.
Dans une vidéo tournée aux côtés de la bénévole, le premier vice-président du RN explique l’avoir reçue « pour lui exposer tout ce que l’on pouvait faire aujourd’hui, pas seulement pour elle mais aussi pour l’ensemble des gens dans la difficulté à Perpignan ». « Elle va rencontrer cet après-midi la directrice du CCAS, pour peut-être trouver un emploi, puisqu’il y a des emplois de libre qui correspondent à sa formation », a ajouté l’élu, lui souhaitant « bienvenue ».
« Une dame au très grand cœur, qui ne fait pas de politique »
Colombe, âgée de 60 ans et bénévole aux Restos du Cœur « depuis 1990 », s’était retrouvée au cœur d’une polémique après une interview à TF1 lors d’un meeting du RN à Perpignan le 1er mai dernier. « Je suis au RSA et on a du mal à vivre, on ne peut pas payer les factures, on a les huissiers, on a les menaces de tout », s’était désolée la sexagénaire, en se présentant comme conseillère en insertion professionnelle au chômage et bénévole aux Restos du cœur. « Il n’y a pas de travail, pas d’usines (…). Ici on a un taux énorme du RN et on est tous en colère, on a tous du mal », avait-elle ajouté. Une séquence largement relayée en ligne, et qui a suscité de nombreuses réactions politiques, notamment à gauche.
Mais ces propos constituaient une violation du principe de neutralité de la charte de l’association, ont fait valoir les Restos du Cœur. Selon l’avocat de Colombe, celle-ci aurait été « poussée » à quitter l’association, après l’appel d’une responsable locale de l’association lui demandant « de démissionner ». Une version contredite dans un communiqué publié lundi par l’organisation fondée par Coluche : « Aucune procédure d’exclusion n’a été engagée », a-t-elle assuré, indiquant que « Colombe s’est sentie poussée à démissionner » à la suite de ce « désaccord ».
L’association avait aussi indiqué finalement « la réintégrer au sein des équipes du département », après l’appel de la bénévole à revenir, mais « dès lors qu’elle confirme son adhésion à notre charte ». Une décision prise « pour apaiser la situation ».
Malgré ce choix, Louis Aliot a vivement critiqué l’association et plus largement tous les contempteurs de Colombe. « À tous ceux qui se sont beaucoup énervés sur cette question, à tous ceux qui se sont crus supérieurs à la bienséance et ont sans réfléchir exclu notre Perpignanaise Colombe, je leur dis qu’il faut aussi prendre du temps, dialoguer », a-t-il insisté dans sa vidéo.
«Ã‚ C’est une citoyenne comme tout le monde, elle aurait été communiste que cela aurait été pareil. On est àdisposition pour aider toutes celles et ceux qui le veulent », a-t-il assuré, décrivant « une dame au très grand cÅ“ur, qui ne fait pas de politique, mais qui a chevillé au corps l’entraide et la solidarité avec les autres ».
Les Restos du Cœur « devraient avoir honte de leur comportement, pousser à la démission une femme pour avoir seulement exprimé le désarroi de millions de gens », avait aussi réagi lundi Marine Le Pen, invitée sur RMC et BFMTV.