Agressions sexuelles : Des accusations contre Patrick Pelloux déclenchent une vague MeToo l’hôpital

L’urgentiste dément les accusations d’agressions sexuelles en admettant un comportement « grivois »

Patrick Pelloux manifeste à Paris le 14 juillet 2020 répondant à l’appel des organisations syndicales des personnels hospitaliers.

ils sont partout – L’urgentiste dément les accusations d’agressions sexuelles en admettant un comportement « grivois »

Aucun secteur ne semble épargné. A l’heure où le ministre des Armées Sébastien Lecornu lance une mission d’inspection sur les violences sexuelles dans le monde militaire, des voix s’élèvent à l’hôpital. L’urgentiste bien connu des médias Patrick Pelloux est accusé de harcèlement et agressions sexuelles par l’infectiologue Karine Lacombe. La cheffe des maladies infectieuses de ­l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, explique dans son témoignage livré dans les colonnes de Paris Match et publié mercredi, avoir été à la fois victime et témoin de ces agissements.

«Ã‚ J’ai fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd’hui qualifiés d’agressions sexuelles : une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises. Quand j’y repense… » , raconte-t-elle, sans jamais le citer. « Je ne dénonce pas une personne en particulier, je rapporte des faits qui illustrent le côté systémique du harcèlement sexuel à l’hôpital », explique-t-elle.

Mais d’autres ont reconnu l’homme derrière la description d’un « urgentiste dont on sait qu’il est un prédateur sexuel » et son identité a été confirmée aux journalistes de Paris Match. Il s’agit de Patrick Pelloux, habitué de la sphère médiatique et ancien chroniqueur à Charlie Hebdo, qui a également travaillé à l’hôpital parisien.

Un lourd témoignage

Les faits rapportés par Karine Lacombe sont poignants, comme cette agression qui s’est passée sous ses yeux : « Un jour, une interne est de dos, il la saisit par le cou et frotte son bas-ventre contre elle, ‘Mmm, te mets pas comme ça, c’est trop tentant, putain ce qu’il fait chaud !’ La collègue sourit, gênée, et le repousse ».

Quand ce n’est pas une attitude violente, c’est un discours dérangeant. « Tu fais la gueule, tu as été mal baisée hier soir ? », aurait par exemple lancé l’urgentiste. L’ancienne ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, contactée par France Info, affirme avoir reçu des signalements dans le passé concernant Patrick Pelloux à propos d’un « management harcelant et humiliant », mais pas de violences sexuelles.

L’actuel ministre de la Santé Frédéric Valletoux a de son côté rappelé dans un message publié sur X que « le sexisme et les violences sexuelles n’ont pas leur place à l’Hôpital ». « Je réunis bientôt associations, employeurs et professionnels de santé, afin d’amplifier les actions déjà menées et travailler sur une réponse globale et ferme. Aucun écart ne doit être toléré ! #MeToo »

Pelloux se défend

Le témoignage de Karine Lacombe a déclenché une vague de messages sur les réseaux sociaux rapportant des faits similaires à l’hôpital en général. Le syndicat des internes des hôpitaux de Paris a alors décidé de lancer un appel à témoignages, rapporte France Bleu.

De son côté, l’urgentiste se défend du comportement dont il est accusé en reconnaissant un comportement « grivois ». « Je n’ai jamais agressé personne, assure-t-il à France Info. Ce que nous disions et ce que nous faisions est infaisable aujourd’hui, c’est sûr. Mais on rigolait bien ». Rira bien qui rira le dernier.

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