Reda Kateb, Jacques Audiard, Christian Lacroix… 100 personnalités masculines signent une tribune en soutien au mouvement MeToo

Le réalisateur Jacques Audiard – ici en octobre 2021 – a cosigné la tribune de soutien au mouvement MeToo. LP/Delphine Goldsztejn

«Ã‚ Nous ne pensons pas qu’on s’acharne contre les hommes ». Dans une tribune publiée ce mardi dans le magazine Elle, 100 hommes, surtout issus du monde du cinéma, affirment leur soutien au mouvement MeToo, qui a encouragé la prise de parole des femmes sur les abus sexuels dont elles étaient victimes.

«Ã‚ Depuis quelques années que s’étend la révolution #MeToo, nous avons compris combien des comportements masculins parfois jugés anodins étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus », est-il écrit, et « contrairement à ce qu’on lit parfois, nous ne pensons pas qu’on s’acharne contre les hommes ».

Le texte vient de Michel Broué, mathématicien et compagnon de la comédienne Anouk Grinberg. Cette dernière a récemment dénoncé les comportements de l’acteur Gérard Depardieu, accusé de violences sexuelles et mis en examen pour viol.

Parmi les signataires, on retrouve surtout des personnalités du cinéma, comme les acteurs Swann Arlaud, Reda Kateb ou Éric Métayer, mais aussi les réalisateurs Jacques Audiard et Cyril Dion. Le designer Christian Lacroix, le journaliste Edwy Plenel ainsi que des hommes du monde scientifique et médical ont également apposé leur nom sur ce texte.

Des abus « destructeurs pour les victimes »

Ils appellent à prendre conscience des traumatismes vécus par les femmes et à remettre en cause les comportements masculins. « Entendre c’était une autre époque, on ne se rendait pas compte est irrecevable : agression, humiliation, viol désignaient les mêmes comportements il y a quelques années. Ils ont toujours été destructeurs pour les victimes », peut-on lire dans la tribune.

«Ã‚ Il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art », ajoutent-ils, « il est révoltant que partout, y compris à l’hôpital ou à l’université, lieux privilégiés de l’ouverture et de l’attention aux autres, certains utilisent leur pouvoir pour abaisser et agresser. » « Nous refusons de nous reconnaître dans cette masculinité hégémonique », appuie le texte qui appelle à « construire un monde meilleur, plus intelligent, plus respectueux, plus égalitaire. Nous en serions honorés et enrichis ».

La tribune est soutenue par plusieurs personnalités féminines comme les écrivaines Annie Ernaux et Christine Angot, ou encore les comédiennes Corinne Masiero et Charlotte Arnould. Cette dernière a porté plainte pour viol contre Gérard Depardieu, des faits pour lesquels l’acteur a été mis en examen.