Rassemblements propalestiniens : des blocages à Sciences-po Rennes, Strasbourg, Menton, Saint-Germain en Laye...
Sciences-po Paris a été au cœur des débats, après plusieurs journées de blocage en soutien aux Palestiniens. LP / Fred Dugit
Si Sciences-po Paris a été au cœur des débats après plusieurs journées de blocage en soutien aux Palestiniens, d’autres établissements partout en France organisent également des rassemblements. Ce mardi, des actions sont menées à Sciences-po Rennes ou encore à Strasbourg et Menton, pour protester contre les frappes israéliennes dans la bande de Gaza et appeler à un cessez-le-feu. Les étudiants dénoncent également les attaques portées à leur mobilisation.
À Rennes (Ille-et-Vilaine), les locaux de l’établissement sont bloqués depuis ce mardi matin par une quarantaine d’étudiants, selon Ouest-France. « L’assemblée générale a investi les locaux de Sciences-po Rennes pour une durée indéterminée, en solidarité avec le peuple palestinien », a déclaré le groupe dans un communiqué.
De l’autre côté de la France, à l’IEP (Institut d’études politiques) de Strasbourg (Bas-Rhin), une action est également en cours ce mardi. « Ce matin Sciences-po est bloqué en soutien aux mobilisations criminalisées et pour porter la voix de la paix », écrit la branche des Jeunes Insoumis de Strasbourg. Une trentaine d’étudiants sont sur place depuis 6 heures, selon France 3. Des drapeaux palestiniens et des slogans – comme « Israël génocide » – ont été affichés sur les locaux de ces deux établissements.
Ces étudiants pourraient être rejoints dans la journée par ceux de Bordeaux (Gironde). En soutien avec les « attaques gravissimes portées à nos libertés et en solidarité internationale avec le peuple palestinien », plusieurs syndicats étudiants appellent dans un communiqué à « intensifier dès mardi la mobilisation sur les lieux d’études bordelais ».
Menton, Saint-Étienne et Poitiers aussi mobilisés
Lundi, les campus de Saint-Étienne (Loire) ou encore Poitiers (Vienne), avaient organisé des blocages dans les IEP. Les étudiants de Menton (Alpes-Maritimes) ont été vivement critiqués pour avoir accroché, hier, sur la façade de leur établissement un drapeau israélien. La ville de Menton et des étudiants de l’école ont informé que Sciences-po Menton est désormais fermé jusqu’à nouvel ordre. Une décision prise par l’administration pour des raisons de sécurité, obligeant les cours à se dérouler à distance. Une situation qui fait suite à ce sit-in de soutien à la Palestine.
Yves Juhel, maire de Menton, a demandé à la direction de Sciences-po de retirer le drapeau palestinien de la façade du bâtiment, qui appartient à la commune. Il a confirmé que cette demande a été suivie d’effet.
Les étudiants de Sciences-po de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) ont aussi rejoint ce mouvement. Des étudiants ont occupé un amphi et un rassemblement est en cours devant le bâtiment. Les étudiants ont été reçus en délégation par la direction.
Et à Paris lundi, une cinquantaine de manifestants ont été conduits à l’extérieur des locaux historiques de la Sorbonne, dans le Quartier Latin, encadrés par les forces de l’ordre.
Plusieurs élus ont fortement critiqué ces mobilisations. Le maire de Reims Arnaud Robinet a ainsi « condamné fermement l’avancée de l’obscurantisme à Sciences-po ». La région Ile-de-France a, elle, annoncé « suspendre » ses financements à destination de Sciences-po, « tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies ».
La ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a de son côté annoncé ce lundi que les dotations de l’État persisteraient. Mais « il ne sera jamais question qu’une sanction liée à des propos antisémites soit levée », a-t-elle ajouté. Et « il n’y aura aucune suspension de collaboration avec des universités en Israël », a-t-elle encore dit, évoquant une des demandes des militants.