F1. Pour Alpine, une saison et beaucoup de questions

Esteban Ocon (à gauche) et Pierre Gasly (à droite) ont devant eux une saison capitale pour leur écurie Alpine.

L’écurie française affiche un taux de confiance en berne à l’orée de la saison 2024 de Formule 1. La puissance du moteur n’est pas suffisante, le duo de pilotes composé d’Esteban Ocon et Pierre Gasly pose question et le futur proche de l’écurie tout autant.

Alpine, 6^e du classement des constructeurs en F1 l’an passé, montre des limites dans son développement, notamment à cause d’un moteur en manque de puissance. La perspective de la révolution technique de 2026 laisse présager des jours meilleurs pour l’écurie tricolore mais d’ici là, l’attente sera longue. Du côté du duo de pilotes, il semble avoir trouvé ses aises, chacun dans son baquet. Si les tensions internes pronostiquées avant le début de saison ne sont pas apparues, l’idylle n’est pas parfaite entre Esteban Ocon et Pierre Gasly. Alors, que peut-on vraiment attendre de cette saison 2024 pour l’écurie française ?

Une monoplace entièrement nouvelle

Pour oublier la piètre saison 2023, Alpine a décidé de repartir d’une page blanche. L’A624 n’a donc plus rien à voir avec la voiture pilotée par Pierre Gasly et Esteban Ocon l’an passé. Nouveau châssis, nouveau nez, nouvels appendices aérodynamiques… Outre la voiture, c’est la philosophie tout entière de la voiture qui a été repensée. La dernière née tranche avec la voiture précédente par presque tous les aspects, en allant piocher dans un vaste catalogue de concepts aérodynamiques çà et là. Car oui, la priorité a bien été donnée à l’aéro, dans l’objectif de compenser un important déficit moteur. Repenser pour mieux gagner, c’est la stratégie d’Alpine pour 2024, qui doit d’abord passer par une amélioration significative de son bloc propulseur, mais aussi un regain de fiabilité.

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Le gel des moteurs, coup de froid pour Alpine

La source principale d’inquiétude pour Alpine, c’est bien son moteur Renault. Le bloc propulseur affichait entre 20 et 35 chevaux de déficit en termes de puissance moteur, par rapport aux autres écuries. Un retard qui n’a jamais pu être entièrement comblé, et qui le sera difficilement en cette année 2024. En vue de la saison 2026, les moteurs ont été gelés, ce qui implique qu’aucune écurie ne pourra travailler dessus. Ainsi, Alpine ne pourra pas y consacrer d’évolutions, que ce soit avant le début de la saison, ou même pendant. Pour l’heure, l’optimisme n’est pas franchement de mise. Sans perspective majeure d’évolution, le bloc est condamné à la stagnation jusqu’à la prochaine évolution du règlement  en 2026.

De son côté, le directeur technique de l’usine d’Enstone Matt Harman tente de rassurer, en rappelant que l’écurie part de très loin avec ce moteur mal né. « D’accord, il est un peu en retrait par rapport à ce que nous voudrions, mais il était auparavant très en retard. » La prise de risques fut maximale pour Alpine, qui a développé son power unit sans pouvoir y apporter de grandes évolutions. Si elle veut continuer à améliorer son bloc, elle devra continuer de flirter avec la ligne rouge, c’est-à-dire le règlement de la FIA.

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Un duo de pilotes pour l’avenir ?

Pierre Gasly, Esteban Ocon, un duo français dans une écurie française : le casting semble parfait, il ne l’est pas tant que ça. Il y a deux principales réserves à cela. L’une concerne le passif entre ces deux pilotes, qui ne s’apprécient pas et ne s’en cachent pas. Les deux hommes se connaissent depuis le karting, mais ont plus souvent été vus en train de se donner des coups de roue en piste qu’en train de se congratuler mutuellement sur un podium. C’est Gasly qui en parle le mieux, lors d’une interview pour le podcast Beyond The Grid de la F1. « Je ne dirais pas que nous sommes amis », commentait l’ancien pilote Red Bull, avant d’ajouter qu’il sait que son coéquipier « ne l’invitera pas à dîner ».

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Les deux pilotes affirment savoir faire la part des choses pour travailler ensemble, mais est-ce vraiment un duo envisageable pour Alpine dans un futur plus lointain ? L’avenir des deux pilotes Alpine pose question, en sachant que les deux pilotes sont en fin de contrat en fin d’année. Avant, peut-être, de s’envoler vers d’autres horizons, c’est une année cruciale qui attend les deux hommes.