Qui a participé à la violente éviction de Raphaël Glucksmann à Saint-Étienne ?
Qui a participé à la violente éviction de Raphaël Glucksmann à Saint-Étienne ?
Ils ne partiront pas en vacances ensemble? Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon ont multiplié les invectives, mercredi 1er mai, nouveau symbole, s’il en est, de ces gauches irréconciliables avant les élections européennes.
Tout a démarré à Saint-Étienne, quand Glucksmann, tête de la liste Parti socialiste-Place publique, a été évincé de la manifestation organisée dans cette ville mercredi matin. L’eurodéputé de 44 ans et son entourage ont subi les invectives dès leur arrivée, avec jets de peinture et de canettes, ainsi que des cris comme « Glucksmann, casse-toi » ou « Palestine vivra ». Peu après les faits, le coprésident de Place publique a pointé du doigt « une cinquantaine d’énergumènes », dont certains appartenant à La France insoumise. Avant de renoncer à rejoindre le cortège.
À LIRE AUSSI Raphaël Glucksmann, le candidat des déçusSi ces violences ont été unanimement condamnées, du Premier ministre Gabriel Attal à Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis ne s’est pas contenté de ça : « Tous ceux qui veulent faire allégeance à la lutte des travailleurs pour leurs droits ont leur place le 1er mai. Il suffit de s’écarter d’eux s’ils nous déplaisent », a-t-il tonné sur X, déplorant que cette action fournisse « un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour nous accuser ».
Des Insoumis? mais pas que
Réfutant de nouveau les accusations de son adversaire, Jean-Luc Mélenchon a exigé de Raphaël Glucksmann qu’il présente des excuses pour avoir pointé injustement LFI lors de son exfiltration, soulignant que « les Jeunes communistes du 42 ont revendiqué cette action ».
Dans la foulée, la fédération LFI de la Loire a dénoncé « les intox » contre leur mouvement? Sauf que TF1 et LCI ont recueilli le témoignage d’un militant LFI, ancien suppléant d’une candidate non élue aux législatives de 2022, qui revendique, drapeaux Insoumis sur l’épaule, « avoir fait partie de ceux qui l’ont expulsé ».
Les Jeunes communistes de la Loire ont aussi reconnu auprès de l’Agence France-Presse (AFP) avoir « contribué à cette action, comme d’autres organisations », jugeant « incompatible » de défiler en présence de Raphaël Glucksmann, « un représentant de l’aile droite du Parti socialiste ». La tête de liste PCF Léon Deffontaines, qui a condamné « fermement » ces actions, a assuré mercredi qu’ils n’étaient « pas adhérents du PCF », ni « du Mouvement des jeunes communistes français », et qu’il n’avait donc pas « à répondre de ces actes ».
«Ã‚ Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait des drapeaux de partis politiques », a affirmé Raphaël Glucksmann après l’incident, évoquant ceux de Révolution permanente en plus de ceux de La France insoumise et des Jeunesses communistes.
« #LaGauche, vous saoulez ce soir »
Au soir de cette journée mouvementée, Glucksmann est allé plus loin en affirmant que ces violences sont, à ses yeux, « le résultat d’une campagne de calomnies orchestrées sur les réseaux sociaux par certains partis politiques et certains dirigeants politiques », regrettant que certains à gauche « [aient] décidé de cibler non pas l’extrême droite, mais [sa] campagne », sans citer quiconque. Avant de demander, dans une nouvelle série de messages sur X, à Jean-Luc Mélenchon d’arrêter de « jouer avec le feu ».
Face au débat incendiaire qui a animé les militants et sympathisants de gauche en cette journée de fête du Travail, Sandrine Rousseau a laissé éclater son exaspération. « #LaGauche, vous saoulez ce soir », a-t-elle publié, dans un tweet depuis supprimé.