PSG-Dortmund (0-1) : dernier bal compliqué pour Mbappé
Les mains sur les genoux, il est resté un moment prostré. Les yeux tournés vers la pelouse, comme pour prendre vraiment conscience de la situation. Sa dernière sortie au Parc des Princes sur la scène européenne, bien sûr Kylian Mbappé ne l’avait pas imaginée comme ça, placée sous le signe de la tristesse et de la déception. Mais ce mardi 7 mai au soir, il n’aura eu le droit à rien, en guise de cadeau d’adieu si ce n’est un scénario cauchemardesque qui, au-delà d’une nouvelle élimination aux portes de la finale de Ligue des champions, ne lui aura même pas laissé le loisir de faire, une dernière fois trembler les filets devant son public.
La veille, en conférence de presse, Luis Enrique avait semblé passer un message à son attaquant vedette en lâchant un cinglant « même les stars mondiales doivent aider à défendre ». N’en déplaise au coach espagnol, à la condition, peut-être, qu’ils réussissent d’abord à marquer. Six jours après un premier acte au Signal Iduna Park qu’il a traversé à des années-lumière de son niveau habituel, du minimum requis en tout cas pour ce genre de rendez-vous continental, le meilleur buteur parisien n’a pas vraiment rattrapé le coup, ni redressé la barre ce mercredi soir au Parc des Princes.
Pas plus inspiré que mercredi dernier
Pas plus en cannes, ni plus inspiré que mercredi dernier, Mbappé n’a durant la première demi-heure offert aux supporters parisiens qu’une pâle copie de celui qui, avec 43 buts inscrits en 45 matchs cette saison, joue des coudes avec le Munichois Harry Kane (44 buts) dans la course à ce Soulier d’Or récompensant le meilleur buteur européen.
À l’exception de sa volée du droit, trop timide, tentée après une tête ratée de Marquinhos (7e), c’est une entame de match des plus compliquées que le numéro 7 parisien a connu pour sa dernière sortie européenne au Parc des Princes. Pas à l’aise sur ce côté gauche qu’il affectionne pourtant, en délicatesse sur nombreux de ses contrôles, Mbappé avait, à la demi-heure de jeu, presque perdu la moitié de ses ballons (7 sur 15), comme Ousmane Dembélé (13 sur 25).
Muselé par la défense et parfois malchanceux, Mbappé n’a pas fait la différence.
C’est pourtant du duo que vient la première véritable occasion parisienne. Enfin trouvé sur ce flanc gauche peu sollicité, enfin provocateur aussi balle au pied, Mbappé repique dans l’axe, décale Zaïre-Emery qui prolonge sur Dembélé. Mais la frappe de l’ancien Barcelonais file dans les nuages (31e). Dans la foulée, Fabian Ruiz tente d’alerter Mbappé en retrait, mais Hummels s’interpose (35e). Avant le repos, le Français renvoie la politesse à l’Espagnol, mais cette fois, c’est Schlotterbeck qui est à deux doigts de tromper son propre gardien (45e).
Il a participé au festival de poteaux
Mbappé n’est, comme Paris, pas des plus flamboyants. Mais il ne désarme pas et tente de décocher une frappe du coin gauche de la surface. Détournée, elle retombe aux pieds de Zaïre-Emery qui, à bout portant, touche le premier poteau de la soirée (47e). Un coup d’autant plus dur que, au-delà de l’ouverture du score de Brandt dans la foulée (50e), trois autres fois les montants viendront freiner Paris dans sa quête de but. Comme Nuno Mendes et Vitinha, le numéro 7 parisien échouera lui aussi sur la barre suite à un réflexe de Kobel (87e).
Malgré huit buts au compteur, l’ultime croisade de Kylian Mbappé restera davantage dans les annales pour son caractère définitif que pour son côté spectaculaire. Plus que ses trois réalisations en phase de poules, toutes inscrites à domicile, c’est son profil décisif face à la Real Sociedad puis à Barcelone – qui a permis pour la première fois à un club français de qualifier pour le tour suivant après s’être incliné à domicile – que chacun gardera en mémoire.
Mais incapable de refaire le coup des huitièmes – un but à l’aller, deux au retour – et d’être aussi efficace qu’en quart – doublé à Montjuïc –, Kylian Mbappé aura, comme Paris, donné l’impression de quitter la Ligue des champions par une porte dérobée.