VIDÉO. « C’est une catastrophe » : les plages du nord-ouest en Espagne infestées de micro-billes de plastique

Corrubedo (Espagne), 12 janvier 2024. Des petites billes blanches déferlent sur les plages du nord-ouest de l’Espagne.

Ils luttent contre une pollution presque invisible, dans cette région d’Espagne encore traumatisée par la marée noire provoquée en 2002 par le naufrage du pétrolier Prestige. Sur les plages du nord-ouest de l’Espagne, notamment en Galice, la mobilisation s’est organisée tant bien que mal ces derniers jours pour ramasser des millions de micro-billes de plastique. Ces toutes petites billes blanches déferlent sur les plages depuis la chute en mer le 8 décembre de six conteneurs, tombés d’un navire marchand battant pavillon libérien et faisant route entre Algésiras et Rotterdam.

Selon le géant danois du transport maritime Maersk, propriétaire de ces conteneurs, l’un d’entre eux contenait des sacs remplis de granulés de plastique destinés notamment à la production de bouteilles.

Avec de simples passoires de cuisine ou des balais, des dizaines de bénévoles et d’habitants tentent depuis des jours de ramasser ce qu’ils peuvent. Ces actions de « nettoyage citoyen » sont organisées par des organisations comme Ecologistes en action. Cristobal López, porte-parole de l’ONG, déplore que l’Etat et les autorités n’aient pas mis « les moyens ». « Il aurait été bien plus simple de récupérer les sacs entiers dans l’eau juste après la chute des conteneurs», déplore-t-il. La taille de « ces petites billes de 5 mm de diamètre (…) les rend très difficiles à récupérer une fois mélangées au sable », a indiqué dans un communiqué l’ONG, qui a déposé mardi une plainte contre l’armateur du navire pour « crimes contre l’environnement ». Le parquet général espagnol a lui-même annoncé s’être saisi du dossier et a ouvert une enquête.

L’affaire s’est doublée d’une polémique politique. A un peu plus d’un mois d’élections régionales en Galice, fief du chef de l’opposition de droite au niveau national, le gouvernement de gauche a en effet accusé la région d’avoir trop tardé à demander l’aide de l’Etat. Accusées d’« inaction », les autorités régionales ont finalement annoncé ce lundi la mobilisation de 200 personnes pour aider à nettoyer.