Pourquoi tout le monde devient accro à « Mon petit renne », la série choc de Netflix

pourquoi tout le monde devient accro à « mon petit renne », la série choc de netflix

Pourquoi tout le monde devient accro à « Mon petit renne », la série choc de Netflix

Forte d’un important bouche-à-oreille, cette série diffusée sur Netflix fait l’objet de nombreuses remarques élogieuses et débats en ligne tant les sujets difficiles qu’elle aborde entrent en résonance avec l’époque. Une prouesse d’autant plus remarquable que la plateforme qui la diffuse a sorti cet objet très éloigné de ses canons en catimini.

1) Une oasis dans le désert de Netflix

C’est presque devenu proverbial, se connecter sur le site de la plateforme américaine signifie passer énormément de temps à chercher un bon film ou une série, ne pas les trouver puis se résoudre à regarder d’un œil une comédie poussive ou un thriller déjà vu ailleurs. Et si aujourd’hui, tout le monde parle de « Mon petit renne » – surnom dont la harceleuse affuble sa victime – c’est, outre ses nombreuses qualités, qu’en étant diffusée le 11 avril, cette épatante série anglaise est apparue en pleine période de creux. Soit près d’un mois après la spectaculaire série de SF « le Problème à trois corps », plus grosse sortie de l’année pour Netflix, et avant les retours de blockbusters tels que la deuxième saison de « Wednesday », déclinaison maline de la « Famille Adams » par Tim Burton, celle plus attendue encore du terrifiant « Squid Game » et enfin, « Emily in Paris » qui fera pour sa nouvelle saison une escapade à… Rome. Par ailleurs, les six mois de grève l’année dernière à Hollywood ont retardé d’autres productions, notamment la cinquième et dernière saison de « Stranger Things ». Autrement dit début avril, on s’ennuyait ferme du côté de la firme au N rouge.

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2) Enfin de la subtilité chez les bourrins

Déjà synonyme de formatage à l’extrême des intrigues et de l’image, la plateforme américaine a, ces derniers temps, accumulé des sorties caricaturales. Côté français surtout :

    « Anthracite », un mauvais polar enneigé qui rappelle « les Rivières Pourpres » de sinistre mémoire.« Fiasco » la comédie en sept épisodes de Pierre Niney et Igor Gotesman qui porte bien son nom« Furies », autre polar de piètre qualité où se fourvoient Marina Foïs et Mathieu Kassovitz.Sans parler de l’inepte remake du « Salaire de la peur » qui risque de faire tache très longtemps sur l’image de Netflix France.

Et si « Supersex », le biopic italien de Rocco Siffredi ne vaut pas mieux, il n’y a guère que « Ripley », habile réinterprétation en noir et blanc du classique de Patricia Highsmith qui introduise un peu de subtilité dans des productions où chaque effet scénaristique, visuel ou sonore, est martelé à coups de burin. Et voilà que « Mon petit renne » débarque sans prévenir et réussit l’exploit de tisser un récit intelligent sur des problématiques aussi graves que complexes : le harcèlement, la santé mentale et les abus sexuels.

3) Une intrigue dans l’air du temps

On ne pourra pas reprocher à Richard Gadd, créateur et acteur principal de la série, de vouloir surfer sur la mode puisqu’il s’est inspiré de sa propre histoire. En un mot, cet Ecossais est comme son personnage, Donny, parti à Londres tenter sa chance sur les scènes de stand-up pour lancer une carrière d’humoriste. Jusqu’à ce qu’en 2015, il rencontre une dame souffrant de troubles psychologiques et qu’elle commence à le harceler jusqu’à lui rendre la vie impossible. Fort de cette expérience, il a créé un spectacle seul-en-scène racontant sa mésaventure puis cette série où se croisent quelques-unes des thématiques les plus prégnantes de ces dernières années : la santé mentale, le harcèlement, #MeToo, les addictions et les réseaux sociaux. « Reindeer Baby » (titre original) ressemble à un Rubik’s Cube, qu’on le regarde pour rire, pour prendre les deux héros en pitié ou se faire peur, le spectateur retombe toujours sur une face qui fait sens et débat à notre époque. Les amateurs d’humour « cringe » (grinçant), un genre particulièrement en vogue en ce moment, y trouveront également des pépites.

La comédienne Jessica Gunning dans le rôle de Martha Scott, une ex-avocate devenue harceleuse en série. (NETFLIX)

4) Deux acteurs époustouflants

Jessica Gunning, une figure de la télévision britannique a trouvé le rôle de sa vie en incarnant Martha Scott, une avocate déchue qui, après avoir harcelé différentes personnalités, jette son dévolu sur le serveur d’un pub. Tour à tour pitoyable, odieuse, effrayante, touchante, vulgaire, maline…, elle interprète un rôle particulièrement difficile sans jamais cesser de le rendre humain. Ses intonations, son accent, son vocabulaire et ses réflexions font d’elle une enfant mal élevée dans un corps d’adulte avant de glisser peu à peu vers la folie. Face à une telle performance, on pense à Jessica Walter, déjà effrayante dans « Play Misty for Me » (« Un frisson dans la nuit », titre de la version française) de 1971, le premier long-métrage réalisé par Clint Eastwood sur un sujet proche, ou à Glenn Close harcelant Michael Douglas dans « Liaison fatale » (1987) mais la composition de Gunning est encore plus saisissante. Elle ne joue pas sur le registre de la beauté diabolique qui séduit le mâle mais sur celui d’une corporalité envahissante, d’une laideur attachante, presque assumée, évoquant également certains films fantastiques ou d’épouvante. Face à elle, Richard Gadd en personnage perdu et torturé excelle tout autant. Les yeux vitreux, aussi maigre qu’elle est forte, son personnage de victime consentante n’est jamais à l’aise. Ni sur scène au cours de ses spectacles ni à son travail derrière un comptoir et encore moins face à sa harceleuse, son ex ou avec la jeune femme dont il tombe amoureux. Du grand art.

5) A la polarisation, la série oppose la complexité du réel

C’est sans doute son aspect le plus intéressant. Au manichéisme d’une société rendue hystérique par les réseaux sociaux et à celui des fictions où les grands méchants loups s’attaquent systématiquement aux pauvres moutons qui n’ont rien fait, Richard Gadd préfère dépeindre deux âmes damnées prisonnières d’une dialectique proche de celle du maître et de l’esclave. Bien sûr, le bourreau Martha harcèle la victime Donny mais Donny semble aimer ça ou plutôt il en a besoin. Ainsi, au gré des épisodes, tout se complique, les personnages prennent de plus en plus d’épaisseur, le harcelé devient autant obsédé par sa harceleuse qu’elle l’est par lui. Inconsciemment, le comédien raté en redemande et provoque de nouveaux incidents sans jamais oser mettre fin à la persécution. Entre ces deux accros, c’est la notion même de culpabilité qui est remise en cause. L’auteur va plus loin encore, il explore également les ressorts d’une sexualité perturbée par des drames personnels et se cherchant une identité, autre thème en résonance avec l’époque.

6) Le bal des marginaux

Face au casting de séries fascinées par les riches et célèbres (« Succession », « Downton Abbey »), par les bourgeois instagrammables en stage à l’étranger (« Emily in Paris ») ou par ceux qui voyagent (« The White Lotus »), « Baby Reindeer » impose une distribution représentant les perdants de la société britannique. Obèse, mythomane et oisive, Martha a été avocate mais vivote dans un appartement dégueulasse au pied d’une cité. Donny incarne, lui, un humoriste raté qui sert des bières au comptoir d’un pub. Dans ce Londres glauque loin des cartes postales, la seule lueur d’espoir est incarnée par Teri, une thérapeute trans (excellente Nava Mau) qui souffre d’être rejetée dans un monde trop binaire. Les autorités ? La police y est décrite comme incompétente pour gérer ce genre d’affaires et prisonnière de procédures la rendant inefficace – la vraie affaire a duré six ans… On peut également regarder la série comme une violente diatribe contre une ville où pour supporter son existence, chacun est réduit à se droguer, à boire ou laisser libre cours à ses pulsions. Qu’on se rassure néanmoins, tout ce petit monde continue de boire du thé nuit et jour.

7) De la slow TV

Aucune action spectaculaire, une intrigue avançant à petit pas, des personnages qui tournent en rond dans des lieux ordinaires, des gros plans sur les visages, un rythme plat… Nous sommes assez éloignés des recettes habituelles régissant les séries. D’autant plus que la matière même de cette création n’est pas constituée d’action, de rebondissements ou de déplacements mais bien d’une matière molle, des sentiments, des pulsions, et pas les plus enchanteurs. Dépendance, jalousie, envie, honte, lucre, asservissement, colère, dégoût, tristesse…, le héros Donny traverse tout simplement les sept cercles de l’enfer. Dans ces conditions, les effets à l’image sont inutiles car la réalité des épreuves – Donny souffre bien sûr d’être harcelé mais aussi de ce que le harcèlement lui fait découvrir sur lui-même – est suffisamment forte.

8) Une série ancrée dans un territoire social

Le groupe post-punk Sleaford Mods aurait pu en signer la bande-son tant la série respire la Grande-Bretagne poisseuse des prolos en perdition. Cela s’entend tout d’abord par l’accent écossais du héros – celui de son père est extraordinaire – mais aussi la langue employée par sa harceleuse qui dans ses SMS et e-mails multiplie les fautes et mélange les expressions dans un charabia effrayant. Autre mal frappant les classes laborieuses, l’impossibilité de se loger décemment : à 40 ans passés, Martha vit dans un taudis et Donny passe d’une coloc à l’autre tel un étudiant. Les spectateurs français seront peut-être également surpris de l’omniprésence des drogues autour des personnages : coke, MDMA, GHB… Tout le monde sniffe apparemment, les riches comme les pauvres, tandis que les autres se bourrent la gueule au pub.

Dans le harcelement subi par l’auteur, il a reçu 41 000 e-mails de sa « stalkeuse » (NETFLIX)

9) L’omniprésence des écrans

C’est une des leçons de la série, encore une fois en résonance avec l’époque. Le harcèlement dont est victime le personnage principal passe avant tout par les milliers de messages, écrits et vocaux, que lui envoie Martha sur son téléphone chaque jour, missives qui effraient Donny Dunn autant qu’elles le fascinent. Dans la réalité, Richard Gadd a reçu 41 071 e-mails, 744 tweets, 46 messages Facebook, 106 lettres et plus de 350 heures de messages vocaux de la part de la vraie Martha… Insomniaque et se sachant harcelé, il ne peut pas, néanmoins, éteindre son smartphone la nuit, tout comme son bourreau qui s’invente maladroitement une vie fictive sur les réseaux sociaux. Une autre addiction passe par les écrans car Donny, dont la libido souffre autant, devient également accro à la pornographie. Comme si à force d’être constamment soumis à des pulsions générées en ligne, le comportement social du héros se résumait à une immense séance de masturbation qui le frustre et l’épuise.

10) Personne ne reste indifférent

Du romancier Stephen King qui lâche sur Twitter « Holy shit » face à ce qui rappelle « Misery », un de ses meilleurs livres, aux internautes qui cherchent l’identité de la véritable harceleuse ou la trace d’une vidéo de confessions sur scène au sujet de son harcèlement postée en ligne du temps où Richard Gadd était un simple stand-upper, les réactions à la diffusion du programme se multiplient. Ce bouche-à-oreille très favorable pourrait néanmoins se retourner contre son auteur qui se dit déjà dépassé par le phénomène depuis qu’une femme affirmant être la véritable harceleuse décrite dans la série est sortie du bois et dénonce Gadd dans la presse anglaise. Rebelote ?

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