Pourquoi il ne faudrait pas tondre son gazon en mai !

05/05/2024

Que ce soit le 1er mai – fête du Travail -, un autre férié ou un jour lambda, il est vivement déconseillé de tondre la pelouse au printemps et tout particulièrement au mois de mai. Avez-vous une idée de la raison cachée derrière cette recommandation ?

Dès le début du printemps, les jardiniers et particuliers ressortent plus régulièrement leur tondeuse. La coupe de la pelouse se fait plus à ras mais aussi plus fréquente : 1 fois par semaine pour les plus réguliers et à seulement quelques centimètres du sol. Faudrait-il changer cette habitude ? Tout à fait, indiquent des spécialistes. Arrêtez tout, débranchez l’appareil et faites plutôt une pause pour admirer la nature environnante. Femme Actuelle vous conte l’importance et l’utilité du geste.

Tout commence par un mouvement écologiste

Fin, dense, verdoyant, le gazon britannique est connu pour son esthétisme. Pourtant, en 2019, un mouvement a été initié pour appeler à l’arrêt de la tonte de la pelouse au mois de mai. “No Mow May” (“Pas de tonte en mai”), un nom anglais pour un mouvement né… En Grande-Bretagne. Surprenant, peut-être, mais surtout écologiste. C’est l’ONG anglaise Plantlife qui est la tête penseuse de ce slogan incitatif. Une initiative de plus en plus reprise, dans les pays anglo-saxons mais aussi en France. C’est le cas des jardins parisiens. Mais pourquoi ce non-acte militant ?

L’objectif : épargner les insectes

Il existe plusieurs raisons qui peuvent motiver à ne pas tondre sa pelouse au mois de mai. Vous saviez peut-être déjà (nous en parlons dans cet article) qu’il est déconseillé de couper ou déraciner des haies durant l’hiver et le printemps (période de nidification des oiseaux et des petits animaux comme les hérissons). De la même, manière, la tonte du gazon peut être fatale pour d’autres êtres vivants du jardin : les insectes. Non seulement cela tue des insectes mais cela nuit également à leur qualité de vie : réduction de leur habitat, disparition des fleurs… Cela entrave également tout l’écosystème qui les entoure, notamment en empêchant les petits animaux comme les lézards et les hérissons de se balader sur les pelouses longues, fraîches et appétissantes. Et, ce, dans un contexte où, en 30 ans, 70 à 80 % des populations d’insectes ont disparu.

Une disparition “négligée” voire “doutée”

“À brève échéance, plus d’un million d’espèces” sont menacées d’extinction prévient le dernier rapport de l’IPBES, un groupe international d’experts sur la biodiversité. Malgré ces signaux d’alarme lancés publiquement, les spécialistes n’observent pas de prise de conscience conséquente. Ils mettent en cause le manque de sérieux avec lequel ces petites bêtes sont considérées. En effet, le Muséum National d’Histoire Naturelle français déplore que la disparition des insectes soit aussi “négligée” que “doutée”, contrairement à celle des grands mammifères ou des arbres.

Un enjeu de survie majeur pour les humains

Et pourtant, les insectes jouent un rôle majeur dans la survie de l’espèce humaine. Ils représentent un maillon clé du bon fonctionnement des écosystèmes. Le Muséum liste, ce sont eux qui :

“Contribuent à 90% de la reproduction des plantes à fleurs, indispensables à notre survie” ;
Sont la base de la chaîne alimentaire ;
Par la pollinisation, nous nourrissent.

La cause de leur déclin ? La surexploitation humaine des terres, l’utilisation de pesticides et leurs conséquences (arrivée d’espèces invasives, changement climatique…).

Si vous aussi vous avez l’impression de voir de plus en plus d’insectes notamment depuis la fin de la crise du Covid-19, voici l’explication du Muséum : il arrive que les individus de certaines espèces se développent (en nombre, bien que cela reste marginal) mais c’est aussi et surtout la diversité des espèces qui est crainte.

Voici comment contribuer

C’est ainsi qu’est né le slogan “No Mow May”. Pour apporter son soutien et contribuer à la préservation de l’environnement, ceux qui ont un jardin peuvent se garder de le tondre au mois de mai (ou plus longtemps si affinités), n’en laisser qu’une partie en friche (sur une période donnée ou toute l’année) et même se fixer d’autres objectifs en participant au mouvement. De mon côté, la journaliste qui écrit cet article, je me lance le défi de ne pas tondre mon jardin ce mois de mai. Après tout, why not?

Source : Muséum National d’Histoire Naturelle https://www.mnhn.fr/fr/le-declin-des-insectes-met-en-peril-le-vivant#:~:text=Quelles%20sont%20les%20principales%20causes,%2C%20insecticides%2C%20antifongiques%20etc.)