Pour la première fois en France, un enfant né par PMA retrouve son géniteur

Depuis septembre 2022, les enfants nés par PMA peuvent demander à connaître l’identité de leur donneur. Pour la première fois en France, sur les 688 courriers envoyés, un homme de 33 ans a pu retrouver son géniteur.

Pour la première fois en France, un enfant né par PMA retrouve son géniteur

C’est la première fois en France qu’une personne née par PMA retrouve son géniteur. Dans une enquête de France Inter, Charles s’est confié sur cette recherche difficile qui a finalement abouti à une belle histoire. À la mort de son père, il y a quelques années, il découvre que celui-ci n’est pas son père biologique grâce à des tests ADN. Depuis, il n’a plus qu’une idée en tête : retrouver le donneur tiers.

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La loi relative à la bioéthique du 21 août 2021 a permis à Charles de se lancer à la recherche de ce père inconnu. En plus d’autoriser la technique de la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes et pour les femmes seules, le texte introduit la levée de l’anonymat des donneurs de gamètes auprès des enfants nés de PMA, lorsqu’ils atteignent la majorité. Parmi les 688 dossiers, celui de Charles est le seul à avoir abouti. Grâce à la nouvelle loi, l’homme de 33 ans a pu accéder aux informations de son géniteur, qui sont arrivées « par courrier recommandé ».

«Ã¢â‚¬Â¯Ãƒâ€¡a libère aussi beaucoup de choses au niveau des préoccupations qu’on peut avoir, des questionnements »

Dans le précieux courrier, ils accèdent à différentes données comme le nom, le prénom, la date de naissance, la situation professionnelle et les raisons du choix du donneur. « Ça peut paraître étrange, mais le fait de savoir que, de son côté, il a accepté de transmettre ses informations, veut clairement dire que c’est une personne ouverte », explique-t-il à France Inter. « Ça m’apporte une grande sérénité d’avoir une partie de l’histoire, l’autre histoire dont je n’avais pas connaissance », ajoute Charles. De son propre aveu, il a vécu la lecture de cette lettre comme « une libération ». Il explique : « Ça libère aussi beaucoup de choses au niveau des préoccupations qu’on peut avoir, des questionnements. »

Sur les 688 demandes envoyées, un seul dossier validé  

La Commission d’accès des personnes nées d’une assistance médicale (AMP) est chargée de recenser les demandes des enfants issus de PMA, mais aussi les données personnelles des donneurs et les consentements spontanés de ceux qui ont fait des dons anonymes avant la promulgation de la loi. Dans le cas où le don est antérieur à la nouvelle législation, les donneurs peuvent transmettre leur consentement spontané. Depuis, 363 personnes ont effectué une demande pour retrouver leur donneur et 325 donneurs ont transmis leur consentement spontané.

Le texte de loi n’impose aucune nécessité à entretenir une quelconque relation avec le donneur. « Après, si la vie fait qu’on échange, qu’on s’entend bien, pourquoi pas, mais je ne me vois pas avoir une relation sur le long terme avec lui », confie de son côté Charles à nos confrères. Malgré la loi, de nombreux enfants nés par PMA demandent chaque année à retrouver leur géniteur, sans succès.