Islande : un volcan en éruption, la lave touche des maisons

Islande : un volcan en éruption, la lave touche des maisons

Des maisons en flammes, une vague de lave menaçante et qui progresse? Des images apocalyptiques étaient diffusées ce dimanche 14 janvier à la télévision islandaise, quelques heures après l’entrée en éruption d’un volcan près de Grindavik, dans le sud-ouest du pays. Trois habitations ont en effet pris feu à proximité du port de pêche de la ville alors que la lave continue de progresser et pousse les locaux à évacuer.

À Grindavik, la population est désespérée. Les habitants venaient à peine de réinvestir leurs maisons après la dernière éruption volcanique, survenue le 18 décembre dernier. Celle ayant débuté dimanche est la cinquième en trois ans et elle est différente des autres car la lave n’avait plus atteint les maisons depuis cinquante et un ans.

Les habitants de Grindavik ont dû être évacués dans la nuit de samedi à dimanche alors que l’activité sismique s’était fortement accélérée les heures précédentes. Il était alors 3 heures. Deux fissures se sont ensuite ouvertes, l’une vers 8 heures à quelque 400 mètres de la ville et l’autre à la mi-journée en lisière des premières habitations, selon l’office météorologique islandais (IMO), crachant d’importantes coulées de lave orange vif.

«Ã‚ Dans une petite ville comme celle-ci, nous sommes tous comme une famille, nous nous connaissons tous comme une famille, alors c’est une tragédie de voir cela », a réagi auprès de l’AFP Sveinn Ari Gudjonsson, 55 ans, un habitant de Grindavik évacué en novembre. « C’est irréel. C’est comme regarder un film », ajoute cet homme travaillant dans l’industrie de la pêche.

« Une journée noire pour Grindavik »

S’exprimant lors d’une conférence de presse, la Première ministre islandaise, Katrin Jakobsdottir, a déploré « une journée noire pour Grindavik et pour toute l’Islande ». « Mais le soleil se lèvera à nouveau », a-t-elle promis. « Ensemble, nous ferons face à ce traumatisme. »

Grindavik, qui compte 4 000 habitants, avait été évacuée le 11 novembre par mesure de précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre ? signe précurseur d’une éruption volcanique. Ces séismes ont endommagé la ville, créant d’importantes fissures sur les routes et sur les maisons et bâtiments publics.

«Ã‚ On espère que cela va se calmer, que tout le monde va pouvoir rentrer », a pour sa part réagi le président Gudni Johannesson lors d’une rare adresse sur la télévision publique. « Sauver des vies doit rester notre priorité. [?] Nous ne savons pas comment cette éruption va se poursuivre, mais nous devons prendre les mesures qui sont en notre pouvoir », a-t-il également dit dans un discours par la suite relayé sur les réseaux sociaux.

Les autorités avaient lancé samedi soir un ordre d’évacuation de Grindavik d’ici à lundi en raison de l’activité sismique et de son impact sur les crevasses déjà existantes dans la ville. Elles ont donc dû accélérer le rythme pendant la nuit.

Le sol s’est dérobé, un homme a disparu

Cette décision intervient également à la suite de la disparition, mercredi, d’un Islandais de 51 ans qui travaillait dans un jardin privé lorsque le sol s’est soudainement dérobé sous ses pieds. L’homme, qui n’a pas été retrouvé, a fait une chute de plus de trente mètres dans une crevasse.

À LIRE AUSSI En Islande, le dangereux réveil des volcansLe président Johannesson a évoqué le cas de cet homme lors de son allocution et a adressé quelques mots à ses proches : « Mes pensées vont aux proches de Lúðvík Pétursson, l’homme qui a disparu après un accident de travail la semaine dernière. »

Les autorités surveillent attentivement la centrale géothermique de Svartsengi, située dans ce même secteur et qui fournit électricité et eau à environ 30 000 habitants de la région, dont les installations sont protégées par un mur.