Paris: une "dame pipi" de la gare Montparnasse virée pour avoir gardé un euro de pourboire

Une employée de la société 2theloo a été licenciée après avoir été filmée en train de prendre un euro de pourboire d’un client. Une pratique interdite par cette entreprise de sous-traitance.

Tout s’est passé en novembre dernier à la gare Montparnasse de Paris. En poste depuis six ans en tant que salariée responsable des sanitaires, une femme de 53 ans a été convoquée par son employeur, la société néerlandaise 2theloo, en vue d’un licenciement pour faute grave.

Un client visiblement lui aurait laissé une pièce sur le comptoir en guise de pourboire, qu’elle a récupérée. Un vol, selon son employeur.

“Ils m’ont dit: ‘pour nous, c’est un vol’, témoignait cette employée, visage flouté, au 20h de France 2 ce jeudi. Je suis licenciée pour un euro. C’est très dur, c’est un boulot qui n’est pas facile parce que les gens chient par terre. En fin de compte, pour un euro, ils me prennent et me jetent comme un rien”.

Elle assure n’avoir jamais reçu d’avertissement ou de blâme auparavant, ce que confirme l’employeur, et a donc saisi le conseil de prud’hommes. “La société ne fonctionne pas avec un système de pourboires”, rétorque de son côté 2theloo.

Habituellement si un client laisse un peu de monnaie, l’argent doit arriver dans la caisse de l’entreprise, comme cette dernière le demande. “C’est la société qui en profite, pas nous”, confirme un salarié anonyme à France Télévisions.

“Pour un euro de pourboire, cette personne est jetée comme un Kleenex. Elle n’a pas reçu les documents de l’entreprise pour s’inscrire à Pôle Emploi pendant quatre mois et n’a pas pu toucher de chômage”, s’est indigné Thomas Portes, député LFI de Seine-Saint-Denis et ancien cheminot sur le plateau de BFMTV.

Un exemple du design des toilettes 2theloo, la société néerlandaise qui a remporté l’appel d’offres de la SNCF.

Depuis une dizaine d’années, le groupe ferroviaire a opté pour la sous-traitance en signant un contrat avec la société néerlandaise, prenant fin en 2026, pour gérer plus d’une trentaine de sanitaires dans les gares françaises.