Paris: la ville propose un lycée inoccupé pour accueillir des places d'hébergement d'urgence
La ville a proposé l’ancien lycée Brassaï du 15e arrondissement, mais ce dernier doit accueillir des opérations des Jeux olympiques durant l’été, avant des travaux prévus à la rentrée.
Le lycée Brassaï, situé dans le 15e arrondissement, aujourd’hui inoccupé et que la ville propose pour accueillir des hébergements d’urgence.
La mairie de Paris propose au gouvernement un lycée inoccupé, géré par la région, pour héberger les 100 à 200 migrants qui occupent un de ses établissements culturels, ou font l’objet d’évacuations régulières dans la capitale, un sujet sensible à trois mois des Jeux olympiques (du 26 juillet au 11 août), rapporte l’AFP.
L’ancien lycée Brassaï (15e) est un bâtiment propriété de la ville “disponible à très court terme” pour l’hébergement d’urgence, a fait valoir le premier adjoint Emmanuel Grégoire lors d’un point presse. “C’est la septième fois que l’on gère un envahissement d’un équipement municipal”, rappelle-t-il.
Selon lui, la maire Anne Hidalgo “a proposé de nombreux lieux” pour que l’hébergement d’urgence soit inclus dans “l’héritage social des Jeux olympiques”.
“Il y a dans Paris des bâtiments qui sont vides. Certains appartiennent à la ville, nous avons dit: ouvrons-les. On peut le faire dans les jours qui viennent, dans les heures qui viennent, de façon massive. Mais il faut que tout le monde puisse s’y accorder”, estime Emmanuel Grégoire au micro de BFM Paris Île-de-France.
760 potentielles places dans les lycées désaffectés
Parmi ces lieux, plusieurs lycées désaffectés représentant “un potentiel de 760 places”, précise-t-il. Ces lycées, dont la gestion a été transférée en 2021 à la région, ont été fermés à la rentrée 2023 par cette dernière, présidée par Valérie Pécresse.
Au coeur de l’hiver, la région avait donné son accord pour que l’un d’entre eux, Suzanne-Valadon (18e), puisse accueillir des familles à la rue. Il héberge toujours une centaine de personnes.
Mais Brassaï doit “accueillir des opérations des Jeux olympiques pendant l’été”, puis faire l’objet de travaux à la rentrée, a indiqué à l’AFP l’entourage de Valérie Pécresse.
“Ce schéma a fait l’objet d’un accord à trois entre la région, la Ville et la préfecture de région”, souligne la même source, affirmant qu'”aucune réquisition” n’avait été demandée lundi soir, quand une “tentative sauvage d’intrusion a été bloquée par la préfecture de police”.
Les JO “devraient être un levier” pour l’hébergement
La mairie reproche à l’État de ne pas en faire assez pour héberger les près de 3.500 sans-abri recensés dans la capitale, alors qu’il en a la compétence.
Depuis décembre, la mairie a ouvert plusieurs gymnases ou écoles désaffectées, où elle héberge aujourd’hui environ 500 personnes réparties sur 5 sites, a indiqué Léa Filoche, l’adjointe aux solidarités.
“On ne part pas de rien. L’État a beaucoup mis la main à la pâte dans le cadre d’une prise en charge d’hébergement”, explique-t-elle au micro de BFM Paris Île-de-France. “Mais on voit bien que ce n’est pas suffisant, et les Jeux olympiques et paralympiques devraient être un levier pour essayer d’investir le sujet de l’hébergement d’urgence, mais aussi la question des moyens: où, combien, sur combien de temps…”
Depuis le 6 avril, entre 100 et 200 personnes occupent la Maison des métallos, un établissement culturel lui appartenant, ce qui provoque l’annulation ou le déplacement de la programmation.
Pour autant, la mairie refuse une “évacuation” policière mais veut un “transfert vers Brassaï”, a insisté Patrick Bloche, président de l’établissement et autre adjoint PS.
Mardi matin, un campement d’une centaine de personnes, essentiellement des jeunes en recours de reconnaissance de minorité, a été démantelé près de l’Hôtel de Ville, a indiqué le collectif Le Revers de la médaille, qui reproche à l’Etat un “nettoyage social” en vue des JO.
“C’est important dans la préparation des JO de ne pas laisser le sentiment que les JO, c’est l’occasion d’un nettoyage social. Les JO, ça doit être l’occasion d’un héritage pour mettre en place des solutions pérennes d’hébergement”, conclut l’adjoint auprès de BFM Paris Île-de-France.