Seine-et-Marne: la colère du père de Myriam, une adolescente de 14 ans retrouvée morte après avoir fugué d'un foyer

Myriam, 14 ans, qui était en fugue depuis le 14 janvier d’un foyer de l’aide sociale à l’enfance, a été retrouvée morte dimanche soir. Elle se trouvait dans un appartement avec deux amies majeures et avait consommé de la drogue.

Le père de Myriam est en colère. Dimanche 25 février, sa fille a été retrouvée morte à Fontainebleau (Seine-et-Marne), après avoir fugué le 14 janvier dernier du foyer de l’aide sociale à l’enfance où elle résidait.

“Moi j’ai fait confiance mais on m’a trahi. J’ai donné une fille pleine de vie et là je vais prendre un cercueil”, déplore Mohamed, son père, au micro de BFM Paris Île-de-France.

L’adolescente de 14 ans se trouvait dans un studio avec des amies majeures, en train de consommer de la drogue, quand elle a été retrouvée. Les deux personnes présentes ont contacté les secours.

L’une des deux, qui logeait dans l’appartement en question, connaissait Myriam depuis une quinzaine de jours. La deuxième, sans domicile fixe, logeait chez la première et connaissait Myriam “de longue date”, précise une source proche du dossier à BFM Paris Île-de-France. Mais pour son père, sa fille “n’était pas avec des enfants de son âge”. Il mentionne même une “influence”. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.

Le père de Myriam, une adolescente de 14 ans retrouvée morte à Fontainebleau dimanche 25 février.

“Les coupables seront sanctionnés”

Aujourd’hui, le père de Myriam s’en prend surtout à un “système qui a tué” sa fille. La jeune Myriam habitait depuis 2022 dans un foyer du D.A.I.S (Dispositif d’accompagnement et d’intervention sociale) de Melun. Avant, elle habitait avec son père, sa mère, son grand frère et sa petite sœur, et était scolarisée.

Atteinte de diabète, elle avait d’abord été placée en clinique à Neufmoutiers pendant trois mois de fin 2021 à début 2022. Un séjour en centre que son père accuse d’être une clinique psychiatrique, qui aurait peu à peu détourné sa fille de leur famille.

Au bout des trois mois au sein de la clinique, Myriam est revenue au domicile familial mais la jeune fille avait “changé, était devenue distante, ne parlait plus”, d’après le récit de son père. Le séjour l’aurait également rendu dépressive et suicidaire, selon son père. La jeune fille a continué d’être accompagnée par des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance, puis en mars 2022 aurait été de nouveau placée en foyer, sur la volonté de sa fille.

Son père ne l’a plus revu depuis et dénonce aujourd’hui un placement dans un établissement qui n’était pas adapté aux soins dont sa fille avait besoin. “Je vais me défendre avec les moyens légaux et avec un avocat. Les coupables seront sanctionnés. Je veux que la justice soit faite”, assure Mohamed.

Aucune piste écartée

L’autopsie du corps de Myriam a eu lieu ce mercredi 28 février matin, plusieurs hypothèses sont évoquées. La première est médicale: la jeune fille était diabétique de type 1 et n’avait pas pris son traitement depuis vendredi midi. Les autres hypothèses concernent sa consommation de drogues: l’adolescente a pu faire une overdose ou la consommation aurait pu influer sur son état médical en complément de sa non-prise de traitement.

Le parquet précise à BFM Paris Île-de-France n’écarter “aucune piste”, même si la consommation de drogues est particulièrement scrutée puisqu’il y a eu “une consommation partagée de drogues”.

Les deux jeunes filles présentes avec Myriam ont été maintenues en garde à vue 48 heures après les faits avant d’être déférées et présentées à un juge d’instruction qui a ordonné leur mise en examen mardi 27 février. L’une a été placée sous contrôle judiciaire et celle sans domicile fixe, en détention provisoire.