Ce défilé n'a casté que des femmes de plus de 40 ans à la Fashion Week de New York

L’un des mannequins du défilé Batsheva organisé le 13 février 2024 à New York.

Longtemps accusée de ne célébrer qu’une forme de beauté sur les podiums, la Fashion Week semble doucement prête à changer les règles. Et si dans les campagnes, les femmes de plus de 50 ans ont enfin leur place et toute leur légitimité, côté podiums, la mutation est plus lente. Bien sûr, il y a eu le sacre des supermodels remontant sur le catwalk pour différentes marques dont Versace. Et de temps à autre, on voit un mannequin aux cheveux blancs apparaître dans une armée de visages juvéniles.

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Mais à New York, le 13 février, un défilé a choisi de ne sélectionner pour son casting que des femmes de plus de 40 ans. Pas de traits adolescents… Pour la griffe Batsheva, les mannequins sacrent la beauté dans la fleur de l’âge .

Très maquillées ou au contraire, dans un esprit no make-up sublimé, les modèles rappellent que peu importe l’âge, chacune peut célébrer la beauté à sa manière. Vincent Oquendo, le make-up artist qui a œuvré en backstage insiste sur son compte Instagram : il a souhaité que chacune se sente «comme une star marchant sur le tapis rouge», souhaitant révéler le meilleur d’elles-mêmes. Côté cheveux : certaines ont laissé totalement s’épanouir leur chevelure argentée quand d’autres assument leurs racines. D’autres encore, préfèrent la coloration. Pas de conformisme.

«Dans la mode, vieillir signifie bannir, mais dans la vraie vie, vieillir est incroyable», explique la fondatrice de la marque, Batsheva Hay, dans un post Instagram.

Cette dernière a fait le choix de ne sélectionner que des femmes qu’elle a repéré dans la rue. À l’image de Ming Smith, croisée dans le métro alors qu’elle allait danser, comme elle raconte dans un autre post. D’ailleurs, la créatrice explique, dans une interview accordée au New York Times, que toutes ont été surprises et étonnées d’être sollicitées. «Il existe un sentiment d’invisibilité ou de ne pas être vues. Donc quand on vous remarque, c’est vraiment surprenant.»

Si le casting sauvage ou de rue n’a rien de nouveau, le faire avec des femmes plus âgées est plus inattendu. Le New York Times a ainsi interrogé la créatrice sur ce parti pris de définir 40 ans comme un âge minimum ? « Parce que j’ai 42 ans […] Je trouve que le vieillissement est une grande préoccupation pour moi et mes amis. C’est une zone d’inconfort dans la mode.»

Le journal a également croisé plusieurs des modèles en backstage, recueillant leurs impressions sur le fait de monter sur un podium à ce moment de leur vie. «Je veux voir plus [de mannequins seniors]. Je veux les voir en sous-vêtements», explique Birgitt Doss, 67 ans, dont les siens apparaissent sous la robe qu’elle a porté pour le défilé. «J’adore ! Je me sens plus libre aujourd’hui. À 25 ans, j’aurais dit non.»

Dans plusieurs vidéos sur Instagram, on découvre aussi que le show bouscule d’autres codes : sourires et danses sont au rendez-vous, comme pour laisser s’exprimer la personnalité de chacune. L’ultime but de Barsheva Hay ? «Je veux que personne n’ait l’impression d’essayer de paraître plus jeune.» Mission accomplie visiblement.