Open d’Australie : enfin un petit coin de ciel bleu pour le tennis français

La révélation Arthur Cazaux et Océane Dodin sont les deux derniers Français encore en lice en simple à Melbourne. (Photo Lillian SUWANRUMPHA / AFP)

La sévère défaite du n° 1 hexagonal Adrian Mannarino face à l’ogre Djokovic en 8e de finale ne doit pas faire oublier un Open d’Australie plutôt souriant pour les Français(e) s.

Hormis le beau parcours des deux derniers Tricolores en lice, qui joueront lundi matin en heure de Paris (Arthur Cazaux face au Polonais Hurkacz et Océane Dodin contre la Chinoise Zheng), les Bleu(e) s avaient rarement été à pareille fête sur une première semaine de Grand Chelem ces dernières années.

Cela faisait même neuf ans qu’il n’y avait pas eu sept qualifiés(e) s pour le 3e tour aux antipodes. Et pour en trouver au moins trois chez les filles, il fallait remonter à 2009… Alors certes le chemin vers un titre majeur est encore très long. Mais si le tennis français continue de tanguer en coulisses, il donne au moins une image positive sur les courts…

Chez les hommes, derrière la comète Cazaux, qui va faire son entrée dans le top 100, et l’increvable Mannarino, qui disputait à peine le 4e huitième de finale de sa carrière, Ugo Humbert et Luca Van Assche ont répondu présent.

Le gaucher messin, 21e mondial, sur la pente ascendante ces derniers mois, a passé deux tours malgré les effets d’un virus intestinal contracté en début d’année. Avant un gros coup de mou face à Hurkacz, solide membre du top 10. « J’ai battu deux gars en faisant des matchs sérieux et je pense qu’il faut que je remette une petite dose de physique », résume le Lorrain, qui a le potentiel pour gagner encore quelques places.

À 19 ans, le discret Luca Van Assche a vécu ses deux premières victoires en Grand Chelem hors Roland-Garros avec deux belles batailles en cinq sets qui en disent long sur son caractère et sa détermination. Avant de tomber lourdement et logiquement sur une marche encore trop haute nommée Tsitsipas.

« Mon jeu commence à prendre forme petit à petit. C’est le point vraiment positif, observe l’ancien vainqueur à Paris chez les juniors. À force de faire des matchs, je prends confiance, j’ai des automatismes qui se mettent en place. »

Après s’être extirpé des qualifications, Terence Atmane a été contraint à l’abandon au premier tour face au n° 3 mondial Daniil Medvedev non sans avoir pris un set au Russe. Victime de crampes liées au stress, le Nordiste a payé pour apprendre et continue sa progression.

Arthur Fils, en revanche, a quitté Melbourne en laissant un sentiment mitigé sans doute dû aux attentes un peu prématurées. Après avoir remporté le tournoi d’Auckland, le protégé de Sébastien Grosjean a cédé au deuxième tour face au Néerlandais Griekspoor, qu’il avait battu à l’US Open (et qui a explosé ensuite face à Cazaux). Au-delà du résultat, le Francilien, frustré, a pêché dans l’attitude. Là aussi des leçons à retenir.

Chez les femmes, malgré une nouvelle grosse déconvenue pour la n° 1 tricolore Caroline Garcia, qui ne semble plus savoir quoi faire pour endiguer sa mauvaise passe (et qui se console avec Mladenovic, en quart de finale du double), enfin un petit coin de ciel bleu mais sans garantie de lendemains qui chantent.

Clara Burel a réalisé un bel exploit en sortant l’Américain Pegula (n° 5) avant de perdre contre Dodin et Diane Parry a passé deux tours avant une improbable défaite face à Andreeva alors qu’elle menait 5-1 dans le 3e set puis balle de match à 5-2. « Cette défaite va être dure à encaisser », a déjà prédit la Niçoise.

Il reste désormais à Arthur Cazaux et Océane Dodin la charge de transformer une belle quinzaine en épopée…