Eden Golan est la représentante israélienne à l’Eurovision 2024. REUTERS/Koko
L’organisation marche sur des œufs à la coquille déjà bien fissurée. L’Eurovision 2024, qui aura lieu du 7 au 11 mai à Malmö (Suède), n’en finit plus de crouler sous les polémiques autour de la participation d’Israël alors que l’offensive militaire à Gaza se poursuit depuis les attaques du 7 octobre.
L’organisation du concours a publié un long communiqué ce mardi 9 avril pour dénoncer les « campagnes ciblées sur les réseaux sociaux » à l’encontre des participants. Ce message, qui ne cite aucun artiste, intervient alors que la représentante israélienne Eden Golan a été victime de menaces de mort sur Instagram.
Cibler les artistes est « inacceptable et totalement injuste »
L’Union européenne de radio-télévision (UER), organisatrice du concours, a assuré comprendre que « les vives émotions (…) et l’intense débat suscité par la participation israélienne », mais rappelé que cette décision relevait des diffuseurs et non des artistes eux-mêmes.
« Les gens veulent s’engager dans un débat et exprimer leurs opinions profondes. (…) Nous soutenons fermement la liberté d’expression et le droit d’exprimer des opinions dans une société démocratique, mais nous nous opposons fermement àtoute forme d’abus en ligne, de discours haineux ou de harcèlement visant nos artistes ou toute personne associée au concours », ajoute le communiqué de l’UER.
Cibler les artistes de l’Eurovision est « inacceptable et totalement injuste ». « Ces artistes viennent à l’Eurovision pour partager leur musique, leur culture et le message universel d’unité à travers le langage de la musique. Le radiodiffuseur public israélien est membre de l’UER et peut donc participer au concours de l’Eurovision », poursuit-il.
« Nous demandons instamment àchacun de s’engager dans un dialogue respectueux et constructif et de soutenir les artistes qui travaillent sans relâche – dans ce qui est un spectacle de musique et de divertissement – pour partager leur musique avec le monde », conclut le communiqué.
Le précédent russe, argument non retenu
Face à la violence des réactions engendrées par la présence israélienne au concours 2024, l’organisation de l’Eurovision a même publié une foire aux questions sur son site, pour répondre aux interrogations récurrentes sur la participation israélienne. L’UER a notamment tenu à revenir sur les raisons qui font que le diffuseur israélien n’a pas été exclu, contrairement à la Russie en 2022, après l’invasion de l’Ukraine. En effet, selon elle, les chaînes russes exclues avaient manqué à plusieurs reprises à leurs obligations, notamment en termes d’indépendance.
Dès février, Dean Vuletic, historien diplômé de Columbia et spécialiste de l’Eurovision, expliquait au Parisien que le cas israélien restait très différent de ce qui s’était produit lors de l’invasion russe, pour une autre raison : « Il n’y a pas eu de sanctions de la communauté internationale à l’encontre d’Israël, contrairement à la Russie. Or, l’UER n’est pas une autorité qui dispose de ce pouvoir politique, ça n’est qu’une association de diffuseurs publics », rappelle le spécialiste. Aucun gouvernement européen n’a par ailleurs adopté de sanctions à l’échelle du pays ou rompu ses relations diplomatiques, souligne-t-il.
Des arguments qui ne convainquent pas sur les réseaux où de nombreux fidèles du concours ont manifesté leur mécontentement parlant « d’hypocrisie » de la part de l’organisation. Une dizaine d’artistes participants cette année avaient également fait part fin mars de leurs inquiétudes et appelé à un cessez-le-feu « immédiat et durable » à Gaza et la libération de « tous les otages ».
La crainte d’attaques en Suède
La délégation israélienne fera par ailleurs l’objet de mesures de sécurité renforcées à Malmö. Selon le journal Yediot Aharonot, le Shin Bet a renforcé ses effectifs pour encadrer l’équipe autour d’Eden Golan en Suède et ce détachement devrait être le plus important en nombre d’hommes depuis le début des attaques du 7 octobre, avec davantage d’agents mobilisés que lors des compétitions sportives auxquelles ont participé des Israéliens.
La jeune femme de 20 ans doit se produire lors de la deuxième demi-finale du concours, le jeudi 9 mai, pour tenter d’accéder à la finale du concours le samedi avec sa chanson « Hurricane ».
Dans sa FAQ, l’UER a affirmé qu’elle était « un fervent défenseur de la liberté d’expression et du droit des personnes à exprimer leurs points de vue et opinions profondes. Nous comprenons que des personnes puissent vouloir faire entendre leur voix et nous soutenons le droit de ceux qui souhaitent manifester pacifiquement », anticipant d’éventuelles protestations organisées en Suède.
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