Dégradation de la note française : pourquoi il n’y aura pas d’impact sur votre épargne
Les Français craignent que leur épargne ne soit impactée par la dégradation de la note française, selon le baromètre Odoxa pour Groupama, Capital et BFM Business. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter, selon les économistes.
Les Français restent d’éternels pessimistes, selon le baromètre de l’épargne, de la retraite et des placements, réalisé par Odoxa début avril pour Groupama, Capital et BFM Business. Ce qui les inquiète le plus sur la situation de leur épargne ? Dans l’ordre, l’évolution de l’inflation pour 63% des épargnants, la guerre en Ukraine (47%) et en troisième position, la dégradation de la note de la France (46%) !
Sur le front de l’inflation, les choses s’arrangent pourtant, avec fin mars, une hausse des prix égale à 2,3% sur 12 mois, selon l’Insee, en net reflux (+5,6% en mars 2023). Mais les Français ne sont pas idiots et ils ont bien compris que la baisse de l’inflation n’équivaut pas à une baisse des prix ! Avec un taux de 2,3%, les prix continuent d’augmenter de ce montant, mais ils ne… reculent pas ! Cela se sent naturellement en termes de pouvoir d’achat. Et même si l’inflation paraît à nouveau maîtrisée, ces 2,3% viennent grignoter le rendement réel de l’épargne. Pour s’en sortir, il faut s’orienter vers des placements qui offrent un rendement supérieur, comme désormais à nouveau le fonds garanti en euros de l’assurance vie ou le Livret A, les moins risqués d’entre eux.
À lire aussi Inflation : les bons placements pour préserver votre pouvoir d’achat
Seconde source d’inquiétude pour la pérennité de leur épargne : la dégradation de la note de la France. Cette note est attribuée par les grandes agences de notation (Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s) et elle atteste de la solidité de l’économie française et de la capacité de l’Etat français à rembourser ses dettes. Fitch et Moody’s se dévoilent le 26 avril et, de ce côté, la note devrait rester identique, de l’avis des économistes.
>> Notre service – Faites des économies en testant notre comparateur de livrets d’épargne
Standard and Poor’s à la manœuvre
C’est en revanche du côté de la plus écoutée des agences, Standard and Poor’s, le 31 mai, que vient le danger. En décembre dernier, elle avait attribué à l’Hexagone la note de AA, avec “perspective négative”. Cela signifie que sans amélioration, elle va la dégrader. Or d’amélioration il n’y a pas, puisque, au contraire, le déficit et la dette se sont creusés ! De ce côté là, la plupart des économistes parient donc sur une dégradation de la note du pays.
Faut-il craindre du coup des hausses d’impôts pour remettre de l’argent dans les caisses ? Le Premier ministre, Gabriel Attal, y a ouvert la porte, mais pour les plus fortunés seulement. Il a demandé aux différents partis d’opposition de lui faire des propositions en ce sens. Rien ne devrait filtrer avant les élections européennes et, si alourdissement fiscal il y a, ce sera débattu en fin d’année à l’occasion de la loi de finances pour 2025.
À lire aussi Dépenses de l’Etat, taxation des rentes… le plan de Bercy pour rétablir les finances publiques d’ici 2027
Du côté des marchés financiers et des conséquences de l’éventuelle dégradation du pays sur les épargnants qui placent leur argent sur des véhicules comme les obligations de l’Etat Français, il ne devrait pas non plus y avoir de remous. La question est la suivante : avec une note moins bonne, quand l’Etat emprunte et émet donc des obligations, le risque de non-remboursement pour le créancier (et donc pour l’épargnant qui achète ce type d’obligation) est-il plus grand ? Non, répondent les économistes, la France rembourse toujours rubis sur l’ongle, même avec une moins bonne note. D’ailleurs, en cas de dégradation par Standard and Poor’s, la note passera de AA à AA-, «ce qui reste de très bonne qualité», selon Aline Goupil-Raguénès chez Ostrum Asset management.
Pas de remous sur le marché obligataire
Quant au cours des obligations émises par l’Etat français, va-t-il baisser en flèche en cas de dégradation (elle devrait théoriquement entraîner une hausse du rendement, l’Etat empruntant plus cher, mais une baisse du cours de l’obligation) ? Avec les obligations, quand le cours baisse, le rendement monte et inversement. Les épargnants qui achètent des fonds obligataires ou des fonds en euros de l’assurance vie (remplis d’obligations d’Etat) vont-ils boire la tasse ? A en croire les économistes, aucunement !
À lire aussi Assurance vie : les supports à privilégier pour booster sensiblement les rendements de votre contrat
«Ce n’est pas un sujet. La dégradation n’aura qu’un très faible impact sur le marché. Les obligations émises par l’Etat français restent des valeurs refuge et les investisseurs ont toujours autant d’appétit pour ce type de placement. Ne serait-ce parce que l’Allemagne, le pays le plus sûr de la zone euro, n’émet pas suffisamment pour servir tout le monde. En 2024, 76 milliards d’euros d’obligations seulement seront émises Outre-Rhin, contre 285 milliards pour la France», explique Christopher Dembik, chez Pictet AM. Même son de cloche chez Ostrum AM : «Le marché obligataire français est l’un des plus liquides et des plus profonds de la zone euro, il fait donc partie des marchés à privilégier par les investisseurs», confirme Aline Goupil-Raguénès. Si remous il devait y avoir, il dureront quelques heures, comme lors de la précédente dégradation française et tout devrait rentrer dans l’ordre sous 48h ! Rester calme et boire frais.
News Related-
Foot: Cristiano Ronaldo la joue fair-play en Ligue des champions asiatique
-
A Panmunjom, des soldats nord-coréens munis d'un pistolet après l'annulation de l'accord militaire intercoréen
-
Assurance chômage: les partenaires sociaux ont six mois pour renégocier, notamment sur les seniors
-
«Je ne regardais les réseaux sociaux que 15 minutes par jour»: la méthode d’Ulysse, major à HEC
-
Décarbonation, souveraineté, compétitivité... Macron attendu aux assises de l'économie de la mer à Nantes
-
Sam Bennett, un sprinteur à relancer pour Decathlon-AG2R La Mondiale
-
Burkina Faso: une attaque terroriste d'ampleur vise la ville de Djibo, dans le Sahel
-
VIDÉO. Fair-play, Cristiano Ronaldo obtient un penalty avec Al-Nassr et le fait annuler
-
EXCLU EUROPE 1 - Vieillir à domicile, un luxe de plus en plus coûteux
-
Guerre en Ukraine : quel est le rapport de force avant l’hiver ?
-
Pollution : Pourquoi la qualité de l’air n’est-elle jamais « bonne » en Bretagne ?
-
Ligue des champions. Le PSG qualifié pour les huitièmes de finale de C1 si…
-
Les trois meilleurs sacs banane en 2023
-
Assurance chômage : comment l’État met la pression sur les partenaires sociaux