Antibes : comment savoir si un balcon menace de s'effondrer ? Les signes qui doivent vous alerter

Dimanche soir, sept balcons se sont effondrés sur la façade d’un même immeuble, à Antibes, dans les Alpes-Maritimes. Selon BFM TV, le balcon du haut aurait cédé, entraînant dans sa chute les balcons des étages inférieurs. L’incident n’a fait aucun blessé, mais 39 habitants ont dû être évacués.

Les balcons d’une autre façade de cet immeuble menacent de s’effondrer à leur tour, créant l’inquiétude. Ces dernières années, d’autres incidents de ce genre ont suscité l’incompréhension des habitants. Alors, quels sont les signes qui indiquent un risque d’effondrement d’un balcon ?

Les éléments qui doivent vous alerter

La chute d’un balcon reste heureusement très rare. Elle est avant tout “associée à un défaut de conception et/ou d’exécution, qui peut être accentué par des défauts d’étanchéité, d’évacuation des eaux de pluie ou d’entretien”, rappelle un rapport de l’AQC (Agence Qualité Construction), mais aussi d’attaques de champignons si votre balcon est en bois.

Voici donc quelques éléments de base qui doivent vous mettre la puce à l’oreille – même si vous n’en constatez qu’un seul !

Si vous voyez le béton qui s’écaille, des dalles fissurées, des armatures visibles, des traces de rouille ou de mousse (qui pourraient indiquer un problème d’évacuation d’eau) ou encore une fissure longitudinale qui apparait entre un garde-corps béton et la façade, demandez rapidement conseil à un professionnel du bâtiment ou à votre gestionnaire d’immeuble (syndic, bailleur…).

N’hésitez pas à observer le balcon du dessus ! Si des éléments risquent de se détacher et de tomber du balcon voisin ou du vôtre, signalez-le.

Gardez l’œil sur de potentielles infiltrations.

Les fixations du garde-corps ou de la balustrade doivent être résistantes et ne doivent pas bouger.

S’il est en bois, vérifiez que le balcon n’est pas dégradé par des insectes, des champignons ou par l’humidité.

Si le balcon est en pierre, il doit être en bon état général ; l’eau ne doit pas pouvoir s’introduire au niveau des joints par exemple.

Si le balcon est en acier, il ne doit pas y avoir de rouille en profondeur.

Si des fissures apparaissent sur votre balcon, contacter au plus vite un spécialiste.

Quelques conseils pour entretenir son balcon 

Qu’il soit métallique, en pierre, en bois ou en béton, votre balcon doit affronter la chaleur, le froid et les intempéries. Autant d’éléments qui contribuent à un “vieillissement prématuré et à des fissures possibles”, rappelle le site du gouvernement.

Alors autant se souvenir de principes basiques :

Plus vous mettez du poids, plus le balcon devra résister. Mieux vaut donc éviter les objets lourds sur les bords extérieurs du balcon. Par exemple, vos bacs à plantes volumineux et remplis de terre sont lourds et donnent une vraie prise au vent, qui se reporte sur le balcon ou le garde-corps.

Évitez d’être très nombreux sur un balcon et de sauter.

Évitez de stocker du matériel combustible ou inflammable, susceptible de propager le feu en façade.

En cas d’eau qui stagne en surface de balcon, nettoyez régulièrement pour l’évacuer (vers l’extérieur, pas vers la façade) et entretenez les dispositifs d’évacuation d’eau si vous en avez (grilles, siphons).

Un balcon vieux est un balcon fragile ? Pas forcément

La cause la plus fréquente des effondrements provient de défauts de ferraillage, rappelle le site de l’AQC. Un mauvais positionnement des aciers favorise leur corrosion et aggrave ainsi le risque d’effondrement. Bien sûr, les architectes doivent respecter des normes intransigeantes en matière de sécurité. “Un balcon prévu pour accueillir plusieurs personnes est calculé pour pouvoir supporter un poids de 350 kilos par mètre carré”, précise l’architecte Stéphane Malka au Figaro.

Bon à savoir : il n’y a pas de lien entre l’ancienneté de votre immeuble ou de votre maison et les risques d’effondrement ! Au contraire, ce sont souvent les immeubles les plus récents qui affichent le plus grand nombre de balcons (et donc une surcharge potentielle), tandis que les immeubles haussmanniens et leurs minces balcons filants (souvent au deuxième et cinquième étage) sont de bons exemples de solidité. “Un balcon haussmannien n’excède jamais 1,50 mètre, il est donc difficile de s’y installer en grand nombre”, ajoute Stéphane Malka.

En résumé, les balcons à risque font souvent face à un défaut de conception ou d’entretien. Et malgré les millénaires de savoir-faire derrière nous (les balcons et vérandas étaient déjà à la mode dans l’Antiquité romaine), il est important d’ouvrir l’œil pour repérer les signes avant-coureurs ou de ne pas surcharger votre balcon avec trop d’objets, ou de personnes sorties pour fumer.

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