Le Premier ministre Gabriel Attal a renouvelé la promesse d’Emmanuel Macron de baisser les impôts des classes moyennes au cours de son second mandat.
Le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a réitéré jeudi 11 janvier la promesse d’Emmanuel Macron de baisser les impôts des classes moyennes durant ce quinquennat. Comment et quand cela pourrait-il intervenir ? Voici quelques éléments de réponse.
Jeudi 11 janvier 2024, invité du journal télévisé de TF1, le Premier ministre Gabriel Attal a renouvelé la promesse d’Emmanuel Macron – née après la réforme des retraites et réitérée le 24 juillet 2023 – de baisser les impôts des classes moyennes au cours de son second mandat. « Le président s’est engagé (à baisser les impôts de deux milliards d’euros, N.D.L.R.) et évidemment, on sera au rendez-vous de son engagement » car les « Français attendent qu’on agisse pour eux », a affirmé le nouveau chef du gouvernement.
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1 – Quel serait le calendrier ?
Gabriel Attal n’a pas précisé le calendrier. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait espéré en septembre pouvoir inscrire cette baisse « si possible dès le budget 2025 ».
Certains ne croient déjà pas à ses bénéfices, comme Marietta Karamanli, députée sarthoise de la 2e circonscription (groupe Socialistes et apparentés), pour laquelle : « La baisse annoncée des impôts pour les classes moyennes ne s’accompagnera pas de plus de justice fiscale en mettant à contribution les quelques hypers riches qui concentrent, aujourd’hui, la richesse produite par tous. »
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2 – Pourquoi cette promesse n’est-elle pas simple à tenir ?
Car elle est difficile à financer. La France est lourdement endettée – sa dette publique est estimée à plus de 3 000 milliards d’euros, soit 112 % de son PIB, et elle est en plus confrontée à un surenchérissement du coût du crédit – et doit réduire son déficit pour répondre aux exigences européennes. Elle cherche donc à faire des économies : Bruno Le Maire avait déjà annoncé un objectif annuel de réduction des dépenses publiques à hauteur de 12 milliards d’euros, et Gabriel Attal vouloir s’attaquer à la fraude fiscale, même si les syndicats étaient mitigés.
Or les impôts permettent de financer nombre de domaines stratégiques de l’État : protection sociale, dépenses sectorielles (affaires économiques, transports…), éducation… Gabriel Attal avait d’ailleurs sondé l’an dernier les Français sur les politiques publiques qui leur semblent prioritaires dans l’utilisation de leurs impôts, à travers une opération nommée « En avoir pour mes impôts ».
Une initiative qui avait fait grincer des dents, à gauche comme à droite, la plateforme étant accusée de donner des informations incomplètes, voire de présenter un biais anti-impôts. Le ministère de l’Économie a présenté mi-juillet les résultats de cette consultation nationale, à laquelle ont participé près de 500 000 personnes : si 88 % considéraient que « payer ses impôts est un acte citoyen », huit sur dix (78 %) estimaient que l’argent prélevé est mal utilisé. Et 64 % jugeaient payer trop d’impôts.
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3 – Qui serait concerné ?
Interviewé par Ouest-France lorsqu’il était ministre du Budget, Gabriel Attal disait vouloir cibler les Français qui ne comptent que sur leur travail pour vivre, pas sur les aides ni sur un gros patrimoine.
Dans un entretien à L’Opinion, Emmanuel Macron avait précisé en mai 2023 : « La fiscalisation des revenus des classes moyennes est trop importante et s’accélère trop vite. Elle écrase les gains de pouvoir d’achat entre 1 500 et 2 500 €. »
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4 – Comment le gouvernement pourrait-il s’y prendre ?
Selon Les Échos, une mission d’information parlementaire sur « l’impact des dispositifs sociaux et fiscaux sur le reste à vivre des travailleurs de la classe moyenne » a été lancée fin décembre : ses recommandations pourraient servir à l’élaboration du budget pour 2025 de la France. Le député Renaissance Mathieu Lefèvre, chef de file des macronistes à la commission des Finances de l’Assemblée, en serait co-rapporteur et voudrait notamment s’atteler à « tirer un bilan de la prime d’activité » créée en 2015.
Pour François Ecalle, ancien conseiller maître de la Cour des comptes, auteur du site Fipeco spécialisé dans les comptes publics, interrogé il y a quelques mois par Ouest-France , intervenir sur « l’impôt sur le revenu paraît le plus simple. Car jouer sur les cotisations sociales risquerait de peser sur le régime des retraites. Et la CSG, avec son taux unique pour les salariés, ne permet pas de cibler une catégorie. La prime d’activité, elle, a déjà été augmentée et touche plutôt le bas de la cible. Idem pour les prestations sociales. Les droits de succession, on en entend parler mais cela concernerait plutôt des Français aux revenus supérieurs. »
5 – À quand remonte la dernière ?
En 2023, la révision du barème de l’impôt sur le revenu, indexé sur l’inflation, avait permis de relever toutes les tranches. En revanche, la dernière réforme de cet impôt ciblée sur les classes moyennes avait été réalisée en 2019, après la crise des Gilets jaunes. « Cela avait coûté 5 milliards d’euros à l’époque, et je ne suis pas sûr que beaucoup de Français s’en étaient rendu compte, y compris ceux concernés », estime François Ecalle.
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