Uniquement les interventions vitales et pédiatriques: les Urgences de l'hôpital de Dinant ont fermé leurs portes ce dimanche, voici pourquoi

Paul est l’un des deux médecins mobilisés aujourd’hui. Deux au lieu de quatre habituellement prévus. En 40 ans de carrière, il n’a jamais vécu ça: “À n’importe quel moment, on peut avoir quelqu’un qui arrive avec un traumatisme grave, des problèmes cardiaques aigus ou des choses comme ça. C’est déjà très compliqué en temps normal. Donc c’est qu’on est dans une situation de crise.”

Dans les couloirs des Urgences, il fait malgré tout calme aujourd’hui. La plupart des lits sont vides. Une conséquence du fonctionnement en mode réduit. À l’entrée du service, un tri est réalisé par un infirmier: “Dès qu’une personne se présente, je prends contact avec elle et en fonction de sa pathologie, je la redirige vers l’endroit le plus adéquat possible. C’est sûr que c’est une situation qui est inconfortable.”

C’est donc du cas par cas, mais les urgences pédiatriques sont acceptées, et les vraies urgences: “On a des critères bien précis pour savoir si l’urgence est vraiment immédiate. En fait, c’est si la vie est mise en jeu. La vie, ou quelque chose d’important comme une gestion de la douleur ou une urgence fonctionnelle. Perdre un œil, perdre un membre, c’est aussi une urgence évidemment, même si ce n’est pas vital”, explique Frédéric Feye, chef du service.

Sur une journée, les urgences accueillent en moyenne 85 patients. Aujourd’hui, il y en a eu treize, dont cinq ont été renvoyés vers trois autres hôpitaux, plutôt éloignés. Une situation que regrette l’établissement: “On est dans le congé de détente, donc on a des urgentistes qui sont à l’étranger en vacances. À cela, se sont rajoutés des incapacités de travail et un manque de médecins urgentistes pour le moment sur le site”, avance Marielle Dewez, directrice du CHU.

L’hôpital espère que cette situation ne se reproduira plus à l’avenir, le retour à la normale est prévu ce lundi à 8 heures.