Nantes. Les « méthodes mafieuses » du quinquagénaire sanctionnées de deux mois ferme

«Â Une séparation est toujours douloureuse mais la façon dont les choses ont dégénéré est aussi incompréhensible qu’effrayante », a noté la procureure, Martine Lambrechts.

Après la rupture, l’homme est allé crescendo dans le panel des intimidations, jusqu’à aller tirerà l’arme à feu dans la vitrine de la boutique de madame, à Nantes. Il a écopé de deux mois de prison ferme, mardi 5 juillet.

Une grande propriété avec piscine à La Chapelle-sur-Erdre, deux appartements à Saint-Herblain, une boutique de vêtements en plein centre de Nantes pour madame, ce couple s’était bâti une coquette vie au fil de leurs trente-sept années de vie commune.

Mardi, l’heure était venue de solder les comptes devant la chambre des comparutions immédiates. Poursuivi pour harcèlement, monsieur, la cinquantaine bien conservée, est parti en détention pour deux mois à l’issue d’une bonne heure de débats. Malgré l’absence d’antécédents, le tribunal a voulu mettre un coup d’arrêt à ce que la procureure Martine Lambrechts a qualifié de « méthodes de mafieux ».

« Aussi incompréhensible qu’effrayant »

Dans la nuit du 29 au 30 juin, l’homme a tiré un coup de feu à travers la vitrine de la boutique. Épilogue de trois mois de « surveillance permanente » faisant suite à la rupture, à l’initiative de madame. Avant le coup de feu, le prévenu avait violemment poussé la victime dans la piscine et lui avait craché au visage quand elle était venue chercher des meubles avec son frère. Il avait aussi mis des coups de hache dans les murs de son entrepôt et avait planté un clou dans le pneu de son véhicule garé dans un parking proche du lycée Guist’hau. « Je n’ai qu’une envie, c’est qu’on me laisse tranquille » expose-t-elle.

Lors de la perquisition, les gendarmes ont retrouvé un fusil de chasse, une carabine et 14 munitions de même calibre que l’ogive retrouvée dans le magasin. La nuit des faits, le téléphone du prévenu a, en outre, borné dans le centre de Nantes. Des éléments à charge cependant insuffisants pour franchir le pas des aveux. Dans le prolongement de ses déclarations en garde à vue, l’homme conteste tout, mis à part les insultes. « Nous avons deux versions diamétralement opposées, donc il y a forcément une des deux personnes qui ment », observe Me Pauline Maugendre, en partie civile, dont la demande de mise en place d’un bracelet anti-rapprochement est suivie par le tribunal.

À sa sortie de la maison d’arrêt, le prévenu aura l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et de paraître à son nouveau domicile. « Une séparation est toujours douloureuse mais la façon dont les choses ont dégénéré est aussi incompréhensible qu’effrayante », avait noté la procureure, avant de requérir trois mois de détention. Concernant les intérêts civils, l’audience a été renvoyée à une date ultérieure.