Mobilisation propalestinienne dans les universités: "Le gouvernement veut mettre la jeunesse au pas"
“Ce qui nous dérange, c’est la dérive autoritariste du gouvernement”, a dénoncé ce samedi sur RMC Arthur Sabatier, délégué général de l’Unef, après les récentes évacuations d’étudiants propalestiniens comme à Sciences Po. L’un de ses étudiants, Jack, a par ailleurs réaffirmé que “le soutien au peuple palestinien ne peut pas être amalgamé à de l’antisémitisme”.
Sciences Po Paris, Sciences Po Lyon, la Sorbonne, un campus d’université à Saint-Etienne… La mobilisation estudiantine en faveur de Gaza et de la Palestine a pris de l’ampleur ces derniers jours, à l’instar de ce qui se passe sur les campus américains. Les établissements français cités ci-dessus ont tous vu l’intervention des forces de l’ordre, dénoncée par nombreux étudiants et associations dénoncant une atteinte à la liberté d’expression.
Les manifestants lèvent les mains enduites de peinture rouge pour symboliser le sang alors qu’ils participent à une manifestation devant l’Institut d’études politiques (Sciences Po Paris) occupé par des étudiants, en soutien aux Palestiniens, à Paris le 26 avril 2024.
“Dérive autoritariste du gouvernement”
“Une dérive autoritariste du gouvernement, c’est du jamais vu”, s’est indigné ce samedi dans la Matinale Week-end sur RMC Arthur Sabatier, délégué général de l’Unef (Union nationale des étudiants de France). “Ils veulent mettre la jeunesse au pas, ils essaient de nous militariser. Il a peur que la jeunesse débatte et s’organise dans le débat public”, a-t-il ajouté.
La mobilisation va-t-elle continuer la semaine prochaine, malgré la volonté de fermeté du gouvernement? Le blocage est un “moyen de mobilisation légitime”, assure Arthur Sabatier.
“S’il faut bloquer tout le pays pour qu’on nous entende, on bloquera toutes les facs du pays mais personne ne loupera ses partiels”, assure le délégué général de l’Unef
Actions contre le gouvernement français
Jack, étudiant en Master 1 à Sciences Po et qui fait partie des étudiants mobilisés en faveur de la Palestine, n’a pas voulu être aussi affirmatif: “Je ne m’engage àr ien. Au delà des examens, on ne veut pas que la vie continue comme si de rien n’était”, a-t-il détaillé, rappelant les revendications du mouvement notamment que la direction de Sciences Po cesse les partenariats avec des entreprises et universités israéliennes.
L’étudiant a également assumé une mobilisation contre l’action gouvernementale. “Emmanuel Macron a envoyé de nombreuses armes à Israël et soutient la politique de Benjamnin Netanyahou”, a-t-il déclaré. “La volonté des étudiant est de se mobiliser contre l’Etat français qui joue un rôle particulier dans ce conflit”, a abondé le délégué général de l’Unef.
“Encouragés par LFI”
Une mobilisation qui ne compte pas s’arrêter là et qui assume une connivence avec La France Insoumise. “On a été encouragés, ils sont venus nous soutenir et on en était contents”, a reconnu Jack, précisant toutefois que les étudiants étaient “mobilisés avant” et le seront “après”. Pour Arthur Sabatier, il ne faut pas confondre “soutient” et “récupération”.
Alors qu’une étudiante juive a dénoncé sur RMC le climat qui règnait autour des étudiants juifs, assimilés à des “sionistes colons” ou perçus comme “d’extrême droite”. “Que ce soit clair, je dénonce tous les actes antisémites. Le soutien au peuple palestinien ne peut pas être amalgamé à de l’antisémitisme”, a-t-il défendu.
Le mouvement pro-palestine a également réfuté de nouveau tout soutien au Hamas. “Je ne fais pas confiance aux dirigeants obscurantsites du Hamas, pas plus qu’à Netanyahou ou à Macron”, rappele Jack. “Le combat de ces étudiants est international et dénonce tous les chefs qui ne représentent pas les peuples”.