“La haine est là” : le témoignage surprenant d’un "incel", masculiniste repenti, dans le documentaire Mascus, les hommes qui détestent les femmes

“La haine est là” : le témoignage surprenant d’un “incel”, masculiniste repenti, dans le documentaire Mascus, les hommes qui détestent les femmes

Mascus, les hommes qui détestent les femmes est un documentaire disponible sur la plateforme France.tv depuis le 10 avril 2024. Dans ce programme choc que Télé-Loisirs a pu voir, le journaliste Pierre Gault mène l’interview d’un “incel”, masculiniste repenti.

Du 10 avril 2024 au 22 février 2027, le documentaire choc réalisé par le journaliste Pierre Gault est disponible sur la plateforme France.tv. Mascus, les hommes qui détestent les femmes nous infiltre dans l’univers des masculinistes, une communauté qui souhaite le retour des “mâles alphas”, selon leurs propres termes, et cultive une haine des femmes. Dans le cadre de cette enquête de neuf mois, le journaliste est allé à la rencontre de Gaël, un incel, masculiniste repenti. Ce dernier lui fait découvrir les raisons qui poussent certaines personnes à adhérer aux discours extrémistes de ces communautés… Et lui raconte aussi comment il en est sorti.

Les tréfonds du masculinisme raconté par un “incel” repenti

Pour comprendre les raisons qui peuvent inciter certains à rejoindre la communauté des masculinistes, le journaliste part à la rencontre de Gaël, 30 ans, un ancien “incel”. Le terme “incel” (mot-valise venant de l’anglais pour “Involuntary Celibate”) désigne ceux qui se définissent comme des “célibataires involontaires”. Alors qu’autour de lui, les jeunes de son âge flirtent et se mettent en couple, pour Gaël “ça ne mord pas”. Victime de harcèlement scolaire, il est moqué par ses camarades qui le traitent de “puceau”. Le jeune homme se met en tête que les filles sont responsables de sa situation. D’après lui, elles préféreraient se mettre en couple avec “un mec musclé, un bad boy, avec une grosse voiture”. Son rapport avec la gent féminine provoquant une grande frustration, Gaël rejoint une communauté de masculinistes sur Internet pour trouver du réconfort. Mais ici, les femmes traitées de “salopes” et de “putes” et désignées comme étant “toutes superficielles”. Durant l’interview, l’ancien “incel” se remémore ces conversations en commentant : “On y est, la haine est là”. Une haine qui pousse les membres de cette communauté à se radicaliser… En effet, sur ces groupes, les propos racistes sont loin d’être anecdotiques. Ces derniers mettent en avant le fait que les femmes seraient, toujours selon eux, désormais attirées par des “arabes” et des “noirs”. Ce qui expliquerait, pour eux, le délaissement amoureux de l’homme blanc… Rassuré, Gaël adhère à ce discours. Jusqu’au jour où il a le déclic. Après 4 ans plongé dans l’idéologie incel, le jeune homme est choqué par l’extrémisme de ses compères, qui exposent des propos profondément antisémites et complotistes. Ne se sentant plus à sa place dans cette communauté, Gaël décide de tout remettre en question, notamment son rapport avec les femmes. Finalement, il réussit à sortir de son isolement, à s’ouvrir aux gens et à rencontrer une femme. Une femme avec qui il est désormais en couple depuis 4 ans.

“Pour moi, ce ne sont que des marchands de misère”, le business lucratif du masculinisme

Ces jeunes hommes comme Gaël, qui ressentent une grande “frustration” et une terrible “souffrance”, sont le fond de commerce très lucratif de certains coachs masculinistes. 29 euros par mois… C’est le montant de l’abonnement à l’alphakademy, un programme de coaching tenu par le youtubeur Killian Sensei. Un influenceur qui comptait 636 membres au moment de la réalisation du documentaire. Hugo RF demande quant à lui 397 euros pour les 20 leçons qui apprendraient “l’art de la séduction en 7 étapes” ou bien 197 euros pour les 23 leçons soit disant destinées à “créer une connexion sexuelle inoubliable, être dominant et surperformer au lit”. Ce dernier propose également un accompagnement personnalisé appelé “Spartacus” qui serait réservé à seulement une dizaine d’abonnés. Les heureux élus peuvent jouir de cet accompagnement pour la modique somme de… 2.000 euros. Stéphanie Lamy, sociologue et chercheuse spécialiste de la désinformation, interviewée par Pierre Gault, dénonce l’arnaque derrière ces programmes très lucratifs. Les masculinistes reposent leur propos sur des pseudos “théories scientifiques” sorties de nulle part, voire complètement bidons et inventées. “Il n’y a aucune base scientifique pour ça”, insiste Stéphanie Lamy. Le but ne serait donc pas d’aider des hommes en détresse, mais tout simplement… de se faire de l’argent ?

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