«Psychologiquement, c’est dur» : ces étudiants doivent quitter leur logement réquisitionnés pour les JO

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Environ 3 000 étudiants franciliens logés dans des résidences du Crous sont invités à quitter leur logement avant l’été, pour laisser place au personnel qui travaillera sur les Jeux olympiques.

«Je passe mes examens le 28 juin, et on me demande de quitter mon logement deux jours plus tard. Je n’aurai pas le temps de dГ©mГ©nager, je ne sais mГЄme pas oГ№ je vais ГЄtre relogГ©. Psychologiquement, c’est trГЁs inconfortable.В» HonorГ© Getas, Г©tudiant Г  l’école d’architecture de Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne), habite depuis quatre ans dans une rГ©sidence gГ©rГ©e par le Centre rГ©gional des Е“uvres universitaires et scolaires (Crous). A la fin du mois de juin, il sera contraint de libГ©rer son appartement pendant deux mois, afin de laisser la place Г  des CRS mobilisГ©s pour les Jeux olympiques.

L’Etat a en effet réquisitionné une dizaine de résidences Crous situées en Ile-de-France afin d’y loger des agents de sécurité, des soignants, des volontaires ou encore des bénévoles. Au total, environ 3 000 étudiants franciliens sont invités à libérer leur appartement pendant les mois de juillet et août. Ils pourront seulement réintégrer leur logement en septembre.

Si le Crous assure que tous les étudiants qui le demandent seront relogés cet été, l’inquiétude monte chez certains jeunes. «Les locataires des logements Crous sont précaires et vont devoir déménager par leurs propres moyens. Certains seront en stage cet été et seront relogés loin de leur lieu de travail, alors qu’ils ne disposent pas forcément de voiture. Ce n’est pas acceptable», déplore Honoré Getas, membre du “collectif Rescrous”, qui réunit des étudiants relogés mais opposés à ces réquisitions.

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Deux places pour les JO et 100 euros en dédommagement

Ces étudiants “déplacés” ont été prévenus l’été dernier que leurs résidences seront réquisitionnées à l’approche des JO. Pour les dédommager, ils se verront offrir par l’Etat deux places pour les compétitions et une prime d’un montant de 100 euros. «Autant dire 100 balles et un mars, on se fout de nous», fulmine Honoré Getas.

Les étudiants du collectif Rescrous pointent également un manque de communication. «On nous parle de relogement depuis des mois, mais ça reste très flou. Certains étudiants connaissent leur destination, d’autres non et n’ont aucune nouvelle du Crous. On a peur d’être relogé loin de Paris dans un appartement plus petit», redoute Jenna, étudiante contrainte de quitter au mois de juin sa résidence située dans le 18e arrondissement de Paris. En attendant, une première vague de départ s’est déroulée ce jeudi 11 avril : 80 étudiants ont libéré leur résidence parisienne pour rejoindre leur nouveau logement.

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Contacté par Capital, le Crous de Paris précise que «2 500 logements sont vacants durant la période estivale et qu’il garantit un logement de substitution à chaque étudiant qui souhaite être relogé». Et de poursuivre : «Chaque situation est étudiée individuellement pour pouvoir proposer une solution adaptée aux besoins de l’étudiant, en particulier en termes de type de logement, d’emplacement et de date de déménagement.»

En ce qui concerne les déménagements, le Crous dit avoir fourni du matériel aux étudiants concernés (scotch, feutres, cartons…) et affirme que «des camions de déménagement seront en place avec du personnel pour charger les cartons des étudiants à la résidence de départ, puis les décharger à la nouvelle résidence».