Meurtre de Matisse, 15 ans : "des choses innommables", ces horribles messages que reçoit le père de l'adolescent
Meurtre de Matisse, 15 ans : “des choses innommables”, ces horribles messages que reçoit le père de l’adolescent
Le 27 avril dernier, la France a été secouée par un terrible drame : le meurtre d’un jeune garçon âgé de 15 ans, Matisse, poignardé à coups de couteau. Une tragédie qui s’est déroulée dans la ville de Châteauroux en Indre après « une rixe impliquant deux mineurs ». Le suspect, un autre adolescent du même âge, d’origine afghane, déjà connu par la justice, mis en examen pour le meurtre de Matisse. Sa mère est également soupçonnée d’avoir frappé le jeune homme alors qu’il se trouvait blessé au sol et a été placée sous contrôle judiciaire.
Une terrible histoire qui aurait pu provoquer un désir de vengeance de la part du père du jeune garçon. À contre-courant des idées reçues, le père de famille, Christophe Marchais, a alors publié un touchant et bouleversant message en l’honneur de son fils sur les réseaux sociaux le 30 avril dernier appelant à la paix. S’il évoque un moment avoir pensé à la haine et à la colère, il choisit plutôt la voie de l’apaisement. C’est dans ce contexte que le papa de Matisse a donné une interview sur France 3 publiée sur les réseaux sociaux de la chaîne.
Des commentaires odieux sous la vidéo du papa de Matisse
Une interview forte dans laquelle Christophe Marchais appelle tous les Français au calme : « Je ne veux pas que qui que ce soit s’approprie la mort de Matou, de quelque bord que ce soit. Il aimait tout le monde, je veux que tout le monde soit comme ça », explique-t-il dans la vidéo. Pourtant, cela n’a semble-t-il, pas été respecté. Récupéré par l’extrême droite, le meurtre du jeune Matisse a laissé libre cours à un déferlement de haine sur les réseaux sociaux. « Vendetta et pas de pitié » peut-on lire en dessous de l’interview de Christophe Marchais ou encore « je le crame ».
Un cadre du parti Reconquête !, Damien Rieu, a carrément exposé le visage du principal suspect sur ses propres réseaux sociaux quand d’autres ont dévoilé son nom ainsi que l’adresse et le nom de ses parents. Une démarche à laquelle Christophe Marchais n’adhère pas, il raconte auprès de France 3 : « Je ne m’imaginais pas… Je reçois des messages privés qui disent : “Votre fils s’est fait assassiner et vous demandez qu’on publie des loutres, honte à vous » avant de poursuivre : « Il faudrait que je déclare la guerre à je ne sais qui, je ne sais quoi. On se rend compte qu’il y a un paquet d’imbéciles. »
Meurtre de Matisse : le web pris d’assaut par les commentaires haineux
Ce n’est pas seulement l’interview du papa de Matisse qui a été prise pour cible, la page de son restaurant sur Google a aussi reçu des commentaires abjects faisant référence à la mort de son fils : « On m’a pourtant dit que leurs plats de 15 ans étaient une tuerie », peut-on lire. Des commentaires « innommables » qui ont été retirés par Christophe Marchais qui a confié le problème à la cyberpolice. Des signalements auprès de Google ont également été faits, qui explique prendre les choses en main et travailler avec les autorités « sur ce genre de situations ».
Mais sur le réseau social Telegram, c’est une tout autre histoire. D’après le premier président de la Cour d’appel de Châteauroux, Alain Vanzo, et le procureur général de la cour d’appel, Éric Maillaud, « des propos haineux et menaçants à l’encontre d’une ancienne magistrate du tribunal judiciaire de Châteauroux » ont été exprimés en estimant « pouvoir reprocher, dans le cadre d’affaires pénales antérieures, la remise en liberté de ce mineur (le suspect) ». Une vigilance donc pour « garantir l’indépendance de la justice » que les deux hommes ont commentée : « Nous ne pouvons que nous indigner contre le fait, au mépris de la loi qui réprime toutes les formes de menaces et de haine en ligne et dans l’anonymat procuré par Internet » en ajoutant que la magistrate « n’est jamais intervenue, à quelque titre que ce soit, dans les procédures civiles ou pénales ».