Mer de Chine méridionale : des garde-côtes repoussent des navires philippins avec des jets d’eau
Un navire philippin visé par des canons à eau chinois en mer de Chine méridionale le 30 avril 2024.
Des garde-côtes chinois s’en sont pris mardi 30 avril à des navires philippins venus près du récif de Scarborough, revendiqué par la Chine.
Garde-côtes chinois et navires philippins se sont accrochés mardi 30 avril 2024 près du récif de Scarborough, dont la Chine a pris le contrôle en 2012, en mer de Chine méridionale. Des navires philippins venus ravitailler en carburant et en nourriture des pêcheurs travaillant dans le secteur ont été ciblés par des jets d’eau en provenance des garde-côtes chinois, rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
Le bateau des garde-côtes philippins a vu sa rambarde et sa verrière endommagées. La Chine a confirmé avoir « repoussé » des bateaux philippins. « Le 30 avril, les garde-côtes chinois ont, conformément à la loi, repoussé le navire des garde-côtes philippins 4410 et le navire du gouvernement 3004 des Philippines, qui s’étaient introduits dans les eaux adjacentes à l’île de Huangyan », a indiqué la Chine dans un communiqué, utilisant le nom chinois pour le récif de Scarborough.
Une barrière flottante
«Â Les garde-côtes chinois ont à nouveau installé une barrière flottante de 380 mètres qui couvre toute l’entrée du haut-fond, restreignant ainsi l’accès à la zone » du récif de Scarborough, indique un communiqué des garde-côtes philippins.
Un dispositif flottant similaire avait été installé par la Chine au même endroit en septembre 2023, avant d’être démantelé par les garde-côtes philippins quelques jours plus tard, explique l’AFP.
Un jugement non respecté
Le récif de Scarborough se trouve à 240 kilomètres à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de l’île chinoise de Haïnan, au sud de la Chine continentale.
En 2013, les Philippines avaient engagé une procédure d’arbitrage international contre la Chine. La Cour permanente d’arbitrage de La Haye a tranché en faveur des Philippines en 2016, jugeant qu’il n’y avait « aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques » sur l’essentiel de cette mer et ses ressources. La Chine a refusé de prendre part à la procédure et a ignoré le jugement, retrace l’AFP.
Ces derniers mois, les tensions entre la Chine et les Philippines ont atteint des niveaux inégalés depuis des années, et les incidents se multiplient.