Les Cheyennes : les acteurs du film sont-ils vraiment Amérindiens ?
Diffusé ce dimanche 3 mars 2024 à 21h sur Arte, Les Cheyennes, dernier western de John Ford, offre une place centrale à cette communauté autochtone. Alors les acteurs qui les interprètent sont-ils vraiment Amérindiens ?
Réalisateur admiré par ses pairs, en tête desquels un certain Steven Spielberg (qui l’a même fait renaître le temps d’une scène dans The Fabelmans), John Ford est LE spécialiste du western. Dans sa très longue filmographie, le metteur en scène quadruplement oscarisé (un record) a laissé derrière lui bon nombre de chefs-d’œuvre du genre. On ne fait par exemple pas beaucoup mieux que La prisonnière du désert, une des nombreuses collaboration avec John Wayne. L’homme qui tua Liberty Valance, Rio Grande (et son funeste tournage), La charge héroïque, Le massacre de Fort Apache, ou encore Les Cheyennes sont d’autres classiques du maître. Loin d’être un énième western pour lui, ce dernier occupe une place assez particulière dans l’œuvre de John Ford.
Les Cheyennes : un film important et personnel pour John Ford
Longtemps, le western n’a jamais vraiment rendu hommage aux Amérindiens. Dans le grand Ouest, les premiers occupants des États-Unis sont dépeints comme des seconds rôles et les violents méchants de l’histoire. John Ford a souvent tenté de proposer une représentation un peu plus nuancée de son pays. Pourtant la population autochtone y jouait là aussi la figuration. En 1964, il se rattrape en donnant le beau rôle aux Indiens. Le cinéaste a alors 70 ans et se lance dans ce qui pourrait être son film testament. Inspirée d’un roman de l’écrivaine Mari Sandoz (Cheyenne Autumn, qui d’ailleurs le titre original), l’histoire se déroule en 1878. Depuis leur reddition, Les Cheyenne vivent cloîtrés dans une réserve aride de l’Oklahoma administrée par le Bureau des affaires indiennes. Victimes des promesses non tenues, ils meurent de faim et décident de regagner leur terres natales du Wyoming. Des centaines d’hommes, femmes, et enfants se lancent alors dans ce périple de plusieurs milliers de kilomètres. Des milliers de soldats de la cavalerie américaine les poursuivent afin de les ramener dans leur réserve. Dans cette belle fresque, John Ford n’a bien sûr rien perdu de sa maestria à la mise en scène, composant de sublimes cadres mettant en évidence la grandeur de l’Ouest américain. Le tout d’abord au service d’un hommage émouvant aux Amérindiens.
Les personnages cheyennes du film sont-ils vraiment joués par des acteurs amérindiens ?
Dans son dernier western (et un de ses derniers films), John Ford voulait défendre une minorité longtemps opprimée à qui on refusait le simple droit de vivre sur ses terres. “J’avais tué plus d’Indiens que Custer, Beecher et Chivington réunis. (…) Il y a toujours deux façons de raconter une histoire. Moi, j’ai voulu, pour une fois, montrer le point de vue des Indiens. Soyons franc, nous les avons très mal traités. C’est une véritable tache sur notre conscience. Nous les avons trompés, volés, assassinés, que sais-je encore. Eux, il suffisait qu’ils tuent un seul Blanc et la troupe rappliquait au galop”, expliquait-il avec force dans l’ouvrage éponyme de Peter Bogdanovich. Alors oui, les personnages principaux des Cheyennes ont toujours la peau blanche. Richard Widmark et Carroll Baker sont même entourés de James Stewart, Karl Malden, ou Edward G. Robinson. Mais les Amérindiens ont un vrai rôle central et existent pleinement. À l’époque, certains lui reprochent néanmoins le choix d’acteurs américains d’origine italienne ou mexicaine (Sal Mineo, Ricardo Montalban, et Gilbert Roland) pour camper les trois chefs cheyennes Red Shirt, Little Wolf, et Dull Knife, qui ont d’ailleurs véritablement existé. L’actrice mexicaine Dolores del Rio prête ses traits à L’Espagnole, épouse de ce dernier. Les rôles plus secondaires auraient quant à eux été joués par des Navajos, un autre peuple autochtone. Les Cheyennes n’en reste pas moins un magnifique western dédié à une communauté décimée et humiliée.
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