Saint-Nazaire qui n’était qu’un petit port de 3 000 habitants à la Révolution s’est développée autour de son chantier naval.
La population du département, équilibrée sur le territoire jusqu’aux années 1960, a basculé de façon impressionnante vers la métropole nantaise. Le magazine « Bretons » revient en chiffres sur cette évolution.
La Loire-Atlantique serait-elle devenue une ville-département ? Presque. Comment analyser autrement le fait que neuf des dix communes les plus peuplées de Loire-Atlantique appartiennent désormais à l’agglomération nantaise, seule Saint-Nazaire, qui figure en seconde position, s’intercalant aujourd’hui dans le Top 10 ?
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Ce phénomène classique aujourd’hui de l’attraction d’une métropole est pourtant un mouvement assez récent, qui s’est déclenché dans les années 1960. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ce n’était pas du tout le cas, l’équilibre du territoire étant beaucoup plus respecté, autour de villes historiques comme Châteaubriant ou du phénomène de développement du pays de Saint-Nazaire.
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Guérande, 2e ville en 1793
Et si on remonte encore un peu plus loin dans le temps, à l’exception de Nantes bien sûr, qui continue de grandir, on remarque que la population est beaucoup mieux répartie sur le territoire. Guérande, deuxième ville du département en 1793, est pourtant déjà sur le déclin. Les activités maritimes souffrent des blocus britanniques et le commerce du sel local est également en régression.
La population de Guérande, estimée au tiers de celle de Nantes au 16e siècle, est désormais dix fois moins importante. Le pays de Guérande s’est appauvri avec une population de pêcheurs de sardine, de tisserands et de paysans qui souffre économiquement.
Le Loroux-Bottereau ravagée par les Républicains
Troisième commune la plus peuplée à cette époque : Le Loroux-Bottereau. Située sur les Marches de Bretagne, aujourd’hui le long de la frontière avec le Maine-et-Loire, la commune fait alors partie de la Vendée militaire. Et lors de la Révolution française, la population du Loroux-Bottereau se range majoritairement dans le camp des Vendéens royalistes et catholiques. Les hommes du secteur du Loroux-Bottereau forment une petite armée nommée « les Gars du Loroux », qui fait partie de la Grande Armée catholique et royale.
En 1793, Le Loroux-Bottereau compte 7 200 habitants. Mais, en février et mars 1794, la neuvième colonne incendiaire du général Étienne Cordellier-Delanoüe ravage le pays, faisant des milliers de morts et ne laissant que peu de bâtiments intacts. La population s’enfuit, si bien que la démographie s’en ressentira pendant longtemps. En 1800, il n’y a plus que 2 996 habitants…
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Les 10 plus grandes villes de Loire-Atlantique selon l’époque
Voici à travers les époques, et notamment à partir du premier recensement de 1793 organisé par Jean-Dominique Cassini, directeur de l’Observatoire de Paris, la liste des dix villes les plus peuplées du département en 1793, puis cent cinquante ans après, en 1946, et aujourd’hui (dernier recensement en 2021).
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À la Révolution (en 1793)
1 – Nantes : 83 719
2 – Guérande : 7 236
3 – Le Loroux-Bottereau : 7 200
4 – Vallet : 5 880
5 – Vertou : 5 200
6 – Paimbœuf : 4 509
7 – Rezé : 4 466
8 – Pornic : 4 253
9 – Blain : 4 085
10 – Couëron : 3 834
À la fin de la Seconde Guerre mondiale (en 1946)
1 – Nantes : 200 265
2 – Rezé : 16 395
3 – La Baule-Escoublac : 15 205
4 – Saint-Nazaire : 11 802
5 – Couëron : 9 954
6 – Châteaubriant : 9 276
7 – Vertou : 7 985
8 – Pornichet : 7 604
9 – Saint-Sébastien-sur-Loire : 6 637
10 – Pornic : 6 615
Aujourd’hui (chiffres 2021)
1 – Nantes : 323 204
2 – Saint-Nazaire : 72 057
3 – Saint-Herblain : 49 537
4 – Rezé : 42 998
5 – Saint-Sébastien-sur-Loire : 28 283
6 – Orvault : 27 872
7 – Vertou : 26 002
8 – Couëron : 23 057
9 – Carquefou : 20 510
10 – Châteaugiron : 10 518
Variation de la population en 50 ans
L’attraction de la métropole nantaise a fait considérablement augmenter la population de quelques communes de l’agglomération, notamment au nord de celle-ci. Voici les dix communes qui présentent les multiplications les plus importantes de leur population sur une période courant de 1968 à 2021.
La Chapelle-sur-Erdre : multiplié par 7,06
Sautron : 6,39
Treillières : 5,96
Carquefou : 5,48
Thouaré-sur-Loire : 5,46
Grandchamps-des-Fontaines : 5,24
Bouaye : 5,07
Saint-André-des-Eaux : 4,43
Sucé-sur-Erdre : 4,34
Malville : 4,24
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