« C’est un appel au secours ! » : face à la pénurie de médecins, le Loiret lance ses cahiers de doléances

Le département cherche de nouvelles idées pour alerter sur la désertification médicale et espère interpeller l’Etat en demandant aux habitants de témoigner de leurs difficultés. LP/Christine Berkovicius

Trop c’est trop ! Face au manque criant de médecins dans le Loiret – l’un des territoires les plus carencés de France – les élus du département lancent un appel au peuple pour qu’il fasse entendre sa colère…

Durant tout le mois de mars, les habitants du Loiret vont pouvoir témoigner des problèmes qu’ils rencontrent, dans des cahiers de doléances qui seront mis à disposition dans les mairies ou sur le site Internet de la collectivité sur notresante.loiret.fr. Les médecins pourront également apporter leur contribution s’ils le souhaitent.

Un millier de témoignages sont espérés

Avez-vous un médecin traitant ? À quand remonte votre dernière consultation ? Avez-vous déjà renoncé aux soins faute de rendez-vous ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles les habitants sont invités à répondre.

Les documents seront ensuite collectés et transmis à Paris pour interpeller le gouvernement. « C’est un appel au secours au niveau national », lâche le président du conseil départemental, Marc Gaudet, qui espère récolter un millier de témoignages.

Pourtant, les collectivités sont mobilisées depuis plusieurs années déjà. À la région, dans les communes ou au département, de gros moyens sont engagés pour salarier des médecins, créer des centres de santé, etc. Mais cela ne suffit pas.

« C’est comme vider la mer à la petite cuillère ! », ajoute Marc Gaudet. « Nous allons solliciter un rendez-vous auprès de Catherine Vautrin et de Frédéric Valletoux pour leur remettre ces témoignages, et nous espérons les inciter à légiférer pour que les médecins s’installent dans les zones déficitaires », ajoute l’élu.

Sur la carte de France, Le Loiret fait non seulement partie des départements les moins bien pourvus en médecins mais aussi de ceux où la moyenne d’âge est la plus élevée. Résultat, la pénurie risque de durer, et au rythme actuel, on estime qu’il faudra au moins dix ans pour voir la situation s’améliorer.