La conférence des évêques de France à Lourdes, en mars 2023. Photo d’illustration.
La Conférence des évêques de France (Cef) a témoigné, jeudi 29 février 2024, de sa « tristesse » après le vote des sénateurs en faveur de l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
Le vote des sénateurs en faveur de l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, jeudi 29 février 2024, ne réjouit pas tout le monde. À commencer par la Conférence des évêques de France (Cef) qui a fait part de sa « tristesse » à l’issue de cette décision, relaie l’AFP. « L’avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes », souligne l’instance de l’Église catholique dans un communiqué.
Attentifs à « la liberté de conscience des médecins »
La révision constitutionnelle visant à inscrire une « liberté garantie » à l’IVG dans la Constitution a été adoptée mercredi 28 février au Sénat, après un soutien quasi-unanime lors d’un vote à l’Assemblée nationale fin janvier. Les deux chambres du Parlement se réuniront pour un ultime vote sans suspense lundi, à quatre jours du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes.
Les évêques de France disent rester attentifs au respect de la « liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants » qui s’opposeraient à pratiquer une IVG. Un amendement LR visant à sanctuariser la clause de conscience des médecins n’a pas été retenu au Sénat. La Cef regrette aussi que le débat « n’ait pas évoqué les dispositifs d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant ».
Lire aussi : Délais d’attente, établissements de santé… Quelle est la réalité de l’avortement en France ?
Ces derniers mois, plusieurs évêques se sont élevés contre la constitutionnalisation de l’avortement, un engagement du président Emmanuel Macron le 8 mars 2023.
«Ã‚ Ã‰limination pure et simple d’un être humain »
C’est « un aveu de faiblesse sur notre capacité à débattre sereinement au sujet de l’IVG », opinait l’archevêque de Rennes Pierre d’Ornellas sur Radio Vatican en octobre.
Lire aussi : ENQUÊTE. Prières, lobbying, lettres… Comment les anti-IVG luttent contre la constitutionnalisation
En décembre, l’évêque de Bayonne Marc Aillet qualifiait l’avortement d’« élimination pure et simple d’un être humain » dans un communiqué.
En France, où l’IVG a été dépénalisée depuis la loi Veil de 1975, le nombre d’avortements reste relativement stable depuis une vingtaine d’années autour de 230 000 par an, avec un pic observé en 2022 avec 234 300 IVG pratiquées.
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