Londres : un garçon de 13 ans tué dans une attaque au sabre, l’auteur interpellé
La police métropolitaine de Londres a bouclé le quartier autour de la station de métro du Hainault, où s’est passée l’attaque. AFP/Adrian Dennis
Un homme de 36 ans a été arrêté à Hainault, au nord-est du Grand Londres (Royaume-Uni), ce mardi matin, après avoir attaqué des passants avec un sabre.Dans un communiqué, la police de Redbridge souligne que cette action violente « ne semble pas liée au terrorisme » et qu’aucun autre suspect n’est recherché. Cinq personnes blessées ont été transportées à l’hôpital après l’attaque, a indiqué en fin de matinée le service d’ambulances de Londres, le LAS.
La police a été appelée peu avant 7 heures du matin (8 heures, heure française) par des témoins affirmant que « des personnes avaient été poignardées » après « qu’un véhicule était entré dans une maison dans le quartier de Thurlow Gardens ». L’homme aurait ensuite attaqué plusieurs autres personnes, des passants et deux policiers. Il a été arrêté sur les lieux et placé en garde à vue. Selon le tabloïd Dailymail, des habitants du quartier ont été réveillés par des « cris perçants » et ont vu un homme « couvert de sang » devant leurs maisons, à proximité de la station de métro Hainault.
A 13 heures, heure locale, le superintendant Stuart Bell de la police métropolitaine (Met) a annoncé qu’un garçon de 13 ans était décédé des suites de ses blessures. « Il a été transporté à l’hôpital après avoir été poignardé et est malheureusement décédé peu de temps après. Sa famille est soutenue par des agents spécialisés locaux. », a-t-il assuré lors d’une déclaration à la presse. « Tout le monde au Met les garde dans leurs pensées en cette période incroyablement difficile. » Deux autres personnes ont été légèrement blessées et les deux policiers atteints par l’homme présentent des « blessures importantes », qui ne mettent cependant pas leur vie en danger.
Le superintendant affirme que l’homme au sabre a été arrêté une vingtaine de minutes après le premier appel à la police, et immobilisé grâce à l’emploi d’un pistolet à impulsion électrique. Il a redit que l’agression ne semblait pas être une « attaque ciblée » motivée par un but politique ou religieux. Il a demandé « un peu de patience » le temps que les pistes d’enquête soient poursuivies et a refusé de répondre à la question d’un journaliste qui demandait si le suspect était connu de ses services.
« Un type habillé en jaune »
« J’ai entendu des cris, j’ai entendu des cris – je me suis demandé qui crierait àcette heure du matin », a raconté un riverain àl’agence Associated Press. « Les cris ressemblaient àceux de la police – vous savez, quand ils ordonnent àquelqu’un de s’arrêter ou de se mettre àgenoux ou quelque chose du genre. C’était comme arrête là où tu es, pose ça, pose ça, – ce genre de choses. J’ai regardé par la fenêtre arrière parce que le bruit venait de là -bas, j’ai vu un type habillé en jaune sauter par-dessus des clôtures… Puis il a descendu une ruelle comme s’il retournait dans la rue ». Et d’ajouter qu’il a vu « un policier et une policière – des flics normaux avec des chemises à manches courtes – qui l’ont poursuivi et lui criaient de poser » son arme.
D’importants équipages de pompiers ont été mobilisés à partir de 7h35 pour aider la police et les ambulanciers londoniens à fournir des soins d’urgence dans un poste médical avancé installé près du métro, qui a été fermé.
Dans des déclarations séparées, envoyées sur le réseau social X, le ministre de l’Intérieur James Cleverly, le maire de Londres Sadiq Khan et le leader travailliste Keir Starmer ont exhorté la population « à ne pas spéculer » sur les faits et à ne « pas partager des images en ligne ». Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme vêtu d’un sweat à capuche jaune et muni d’un sabre japonais rôder dans le quartier et s’accroupir près des maisons, alors même que des ambulances sont déjà sur place.
Les attaques au couteau ou à l’épée sont en nette augmentation au Royaume-Uni. Selon les chiffres officiels, elles ont progressé de 7% l’an dernier à près de 50.000 en Angleterre et au Pays de Galles. A Londres, elles ont flambé de 20% avec 14.577 attaques répertoriées, revenant à un niveau proche de celui d’avant la pandémie de Covid-19. La semaine dernière le Premier ministre conservateur Rishi Sunak a dénoncé la politique sécuritaire du maire de Londres, alors que les élections locales doivent se tenir jeudi.