Iran: "Il faut une réponse calibrée d'Israël", selon Olivier de Bavinchove, ancien chef d'état-major de l'OTAN

Invité sur le plateau de RMC le lundi 15 avril, Olivier de Bavinchove, ancien chef d’état-major de l’OTAN, a analysé les tensions qui s’opérent entre Israël et l’Iran à la suite de l’attaque de Téhéran. Pour le général, la réponse de Tel-Aviv doit être adaptée.

A la suite de l’envoi de plus de 200 drones et missiles iraniens sur Israël, tous les regards sont tournés vers l’Etat hébreu. Quelle réponse apportera Benyamin Netanyahou à cette attaque, lui qui faisait déjà peser le poids des représailles au lendemain de l’assaut ?

Invité sur la plateau de RMC le lundi 15 avril, Olivier de Bavinchove, ancien chef d’état-major de la force internationale de l’OTAN, a jugé que la réponse israélienne devait avant tout être “calibrée”, mais surtout “aussi sophistiquée que l’a été l’attaque”.

Le général rappelle que cet assaut est inédit pour l’Iran, qui ne s’en était jamais pris frontalement à Israël de façon aussi importante, et dont l’attaque n’impliquait également aucun avion de combat. Il revient également sur les circonstances de l’attaque, précisant qu’elle a été “annoncée” et “préparée” et que la situation serait “radicalement différente” si Tel-Aviv avait subi des pertes.

Mais la colère est palpable du côté de Téhéran, dont les envies de représailles sont muselées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. “Le gouvernement israélien doit tenir compte en premier chef des recommandations de très grande prudence et de réserve que lui ont transmis les Américains, les Français et les Britanniques pour lui dire qu’il ne faut pas une escalade “, affimre Olivier Bavinchove.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.

Il précise en outre qu’une réponse “calibrée” permettra à Israël de rassurer sa population sur la posture de son gouvernement, sans provoquer “une dégradation accrue de ce qu’il se passe au Proche-Orient”.

Quel rôle pour la France ?

A ce jour, Israël n’a fait aucune annonce officielle concernant sa réponse à l’attaque de l’Iran. Si l’Etat hébreu n’a pas essuyé de pertes, il a compté sur l’intervention de la France pour intercepter les missiles lancés dans son espace aérien.

Olivier Bavinchove confirme la présence d’une base aérienne française située en Jordanie pour lutter contre Daech en Syrie. Avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, “une veille avancée” s’est organisée entre la frontière iranienne et la frontière israélienne pour repérer les missiles ou drones lancés depuis l’Iran et les neutraliser.

Une information confirmée par Emmanuel Macron lors de son interview exclusive accordée le lundi 15 avril à RMC et BFMTV. “L’espace aérien jordanien était violé par ces tirs. Nous avons fait décoller nos avions et nous avons intercepté ce que nous devions intercepter”, a déclaré le chef de l’Etat.

Le président de la République a par ailleurs confirmé la position de la France. “Nous allons tout faire pour éviter l’embrasement (…) et donc essayer de convaincre Israël qu’il ne faut pas répondre en escaladant, mais plutôt isoler l’Iran, réussir à convaincre les pays de la région que l’Iran est un danger, accroître les sanctions, renforcer la pression sur les activités nucléaires et retrouver un chemin de paix dans la région”, a-t-il ajouté.

Lors d’un Conseil de sécurité convoqué à la suite de l’attaque iranienne, l’ambassadeur israélien à l’ONU a appelé l’organe exécutif à imposer “toutes les sanctions possibles” contre l’Iran, qui a invoqué en retour “son droit à l’autodéfense”, à la suite de l’attaque de son consulat.